Les grandes puissances parlent de paix... et ravitaillent l'armée israélienne28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les grandes puissances parlent de paix... et ravitaillent l'armée israélienne

Malgré le carnage dont le gouvernement isrélien s'est rendu coupable à Gaza, les grandes puissances, États-Unis en tête, lui ont renouvelé leur soutien de fait.

Même si Obama, Sarkozy et les autres commencent leur discours par « il faut rétablir la paix », ils se gardent de toute condamnation de cette politique. Tout juste se bornent-ils à envisager une négociation en vue de la levée du blocus, à condition que « cessent la contrebande d'armes destinées au Hamas et les tirs de roquettes sur Israël ». Mais de quel droit parle-t-on maintenant de « contrebande », alors que c'est l'armée israélienne qui prétend empêcher hommes et choses d'entrer et de sortir librement de Gaza, s'arrogeant le droit d'affamer un million et demi d'êtres humains, de les priver de combustible, de médicaments et même des aides apportées par les organismes internationaux ?

Soi-disant pour apporter sa pierre à la paix dans cette région, le gouvernement français a dépêché une frégate de la marine nationale... pour lutter contre cette « contrebande » d'armes en direction de la bande de Gaza. Sa mission officielle sera de signaler aux autorités israéliennes, et accessoirement égyptiennes, les navires suspects. Or une grande partie du commerce entre l'Egypte et Gaza se fait par voie de terre, et même de tunnels souterrains, et elle contribue à ravitailler la population en vivres et en médicaments dont le blocus israélien prive la population palestinienne. Quant à l'armement du Hamas, il est sans commune mesure avec l'armement de l'armée israélienne, qui ne lui parvient certes pas par contrebande et dont on vient de voir qu'elle l'utilise sans aucune retenue. L'envoi de cette frégate, tristement baptisée Germinal, n'est donc en fait qu'un geste de solidarité du gouvernement français vis-à-vis du gouvernement israélien.

Pendant ce temps, le commerce d'armes avec Israël pourra continuer. Il est parfaitement légal et même profitable, il ne passe pas par des tunnels creusés à la pelle mais arrive ou part par conteneurs entiers et avions cargos, quand ce n'est pas l'armée américaine, la plus puissante, qui ravitaille directement l'armée israélienne. La France quant à elle, quatrième marchand d'armes au monde, a vendu en 2007 pour 126 millions d'euros d'armements à Israël, cinquième mondial pour l'exportation d'armements. Des industriels français et israéliens développent ensemble un programme d'avions sans pilote à usage militaire, des drones.

Peut-être même ceux-ci ont-ils été testés à Gaza il y a quelques jours et, comme le fusil Chassepot qui armait les armées de Napoléon III, peut-être y ont-ils « fait merveille » ?

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