L'argent versé aux banques par l'État, un « prêt » qui a l'air d'un don28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'argent versé aux banques par l'État, un « prêt » qui a l'air d'un don

Les principaux ministres et Sarkozy se relaient pour déclarer que l'État n'a pas « donné » des milliards aux banques, mais leur a juste prêté de l'argent. « L'État n'a pas versé des centaines de milliards aux banques, pouvait-on lire le 10 décembre sur le site du Premier ministre. Pour le moment, elles ont reçu 10,5 milliards de prêts à long terme pour renforcer leurs fonds propres. Cet argent, l'État le leur a prêté, à un taux de 8 %. »

À les entendre, l'État aurait donc fait là une bonne opération financière, puisque les banques lui rembourseront plus qu'il n'a avancé. C'est sans doute en partant de ce principe que le gouvernement a doublé la mise, en leur accordant en janvier une nouvelle aide de 10,5 milliards d'euros.

Quelles ont été les conditions de ces prêts ? Il est seulement précisé que les banques « vont rembourser ces sommes au fur et à mesure de la reprise économique ». C'est tout, rien de plus. Mais quand un particulier va demander un prêt immobilier ou personnel à son banquier, est-ce que celui-ci lui répond : « Vous me rembourserez au fur et à mesure, quand vous jugerez que votre situation économique est suffisamment bonne » ? Bien sûr que non ! L'argent prêté par la banque fait l'objet d'un contrat détaillé, avec un échéancier bien précis. Et si la situation de l'emprunteur s'est détériorée et qu'il n'arrive plus à faire face à ses échéances, alors la banque fait saisir ses biens afin de se rembourser !

Un tel contrat de prêt, qui n'impose aucun délai pour le remboursement, est une pratique courante quand il ne s'agit pas de particuliers mais d'institutions. Elle peut courir ainsi pendant des dizaines d'années et n'a guère de valeur si le débiteur fait preuve de mauvaise volonté. C'est pourtant ce que le gouvernement a accepté de la part des banquiers.

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