Usine LU, Château-Thierry (Aisne) : Des conditions de travail indignes28/01/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/01/une2113.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine LU, Château-Thierry (Aisne) : Des conditions de travail indignes

Les conditions de travail ne cessent de se dégrader à l'usine LU de Château-Thierry, dans l'Aisne. Dans cette usine sont produits des biscuits, comme les « Tuiles », les « Croustichoc », les « Titeuf » ou les boîtes « Calèche ». La fabrication se fait sur chaîne, en équipe, mais de nombreuses opérations se font encore manuellement, comme la mise en place des biscuits dans les « assortiments », boîtes comportant plusieurs sortes de biscuits.

Les cadences ont toujours été élevées en particulier pour les opérations manuelles. Et même quand la production diminue, nous travaillons toujours aussi vite, ne serait-ce que parce que les effectifs sont en baisse constante depuis des années. En 1990 il y avait un millier de travailleurs et aujourd'hui l'effectif est de seulement 150 depuis la fin 2008.

Pour la direction de LU tout est bon pour faire le maximum de profits. Le travail se fait en « flux tendus » (c'est-à-dire en réduisant les stocks autant que possible) et la direction impose des changements d'emploi du temps en ne prévenant que quelques jours à l'avance, voire la veille pour le lendemain. Quand il faut assurer des productions importantes, comme à Pâques ou à Noël, la direction embauche des intérimaires, licenciés dès la fin de la production. Et dans les périodes creuses, elle nous fait reconditionner à la main - ce qui est un travail très pénible - des paquets venant d'autres sites.

Bien sûr, pour la direction il n'est pas question de moderniser une usine dont elle affirme qu'elle n'est pas rentable. Il y a donc de moins en moins de personnel qualifié pour l'entretien des machines. Les pannes succèdent aux pannes mais la production doit quand même sortir par tous les moyens. Ainsi on peut être obligé de porter des sacs de 25 kg de farine pour approvisionner les machines. C'est non seulement épuisant mais cela peut être dangereux.

Tout cela est d'autant plus choquant que la direction n'est pas avare de discours de morale sur l'hygiène et la sécurité au travail. À la croire, ce serait de notre faute si nous avons des problèmes de santé. En effet de nombreux travailleurs de l'usine souffrent de douleurs articulaires et de tendinites. Mais les causes sont faciles à trouver : ce sont les conditions de travail d'un autre âge dans cette usine et c'est bien la direction qui en est la seule responsable.

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