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Dans les entreprises
Aux côtés des grévistes de DHL
Le site de l'entreprise DHL - géant mondial de transport de colis - à Garonor, près de Paris, est menacé de fermeture. Deux cent quatre-vingts salariés risquent de se retrouver à la rue. Face à ces menaces, après trois jours d'arrêt de travail en janvier, neuf salariés se sont mis en grève de la faim jeudi 12 février, et le reste des salariés du site occupent et bloquent l'activité du centre depuis le 13.
Mardi 17 février, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot sont allés exprimer leur solidarité militante et soutenir l'action de tous les salariés du site. Lors de cette visite, très chaleureuse, et très émouvante car les grévistes de la faim, après six jours sans manger, commencent à montrer des signes de fatigue, ils ont pu rencontrer aussi des salariés de DHL Orléans et de DHL Marne-la-Vallée, venus également apporter leur soutien à leurs camarades avant de se mettre en grève à leur tour. L'unité de Lyon a, de son côté, arrêté le travail ce jour-là, et un appel à la grève nationale est lancé dans tout le groupe DHL à partir du 18 février.
Cette situation est le résultat de l'opération de restructuration, à la sauce capitaliste, menée dans le secteur de la distribution des colis. La guerre fait rage entre les DHL, Mory TNT, UPS ainsi que les services postaux, français et allemands en l'occurence, directement ou par filières interposées, pour dominer ce secteur. DHL est une marque commerciale qui chapeaute 19 entités juridiques, dont la société Danzas, dont dépendent les sites de Garonor, de Lyon ou d'Orléans.
Et dans la restructuration prévue, il s'agit pour le patronat de faire accepter le recul sur les salaires, les conditions de travail et l'abandon des quelques avantages acquis par les salariés ces dernières années. DHL veut en particulier imposer une clause de mobilité qui lui permette de déplacer les salariés comme elle l'entend, sur tous ses sites, aggravant ainsi les conditions d'existence de tous.
Les salariés de DHL Garonor, qui sont tous en CDI - certains travaillent sur le site depuis 20, 30 ou même 40 ans - ont montré dans le passé une réelle combativité sur le plan syndical. II semble que la direction de DHL, dans le cadre de sa réorganisation, veuille en profiter pour tenter de se débarrasser de ces vestiges du passé que sont pour elles les CDI, les conventions collectives, les avantages acquis et accessoirement les militants syndicaux combatifs.
La lutte ne fait peut-être que commencer. Le groupe comprend 12000 salariés en France (et 71000 dans le monde, sur 220 pays). Si la mobilisation s'étend, la direction pourrait bien comprendre que sa réorganisation ne doit se faire qu'en adoptant les meilleures conditions de travail et de salaire de chacune des entreprises concernées, et sans précarisation ni mobilité imposée.