P&O FERRIES : Grève contre les licenciements19/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1855.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

P&O FERRIES : Grève contre les licenciements

Le port de Calais, qui est le deuxième port de voyageurs d'Europe, connaît en ce moment des restructurations qui se traduisent par des attaques contre les salariés: 32 dockers ont été licenciés; la direction de SeaFrance (compagnie de ferries transManche, filiale de la SNCF) parle de 300 travailleurs en sureffectif; P&O Ferries (compagnie de ferries transManche, filiale de la multinationale britannique P&O) a annoncé en novembre 2003 quelque 700 licenciements de salariés anglais et français. Les suppressions d'emplois sur le port sont d'autant plus dramatiques qu'elles s'ajoutent localement à la fermeture de Lu-Danone et aux centaines de licenciements à Alcatel.

À P&O Ferreis, l'annonce des 700 licenciements (dont 25 marins et 31 sédentaires du côté français) a choqué les salariés. L'entreprise a fait 45 millions d'euros de profits en 2002. Mais la direction dit que l'année 2003 a été moins bonne et qu'elle se doit de licencier pour maintenir son niveau de rentabilité.

En plus, les licenciements doivent permettre 22 millions d'euros d'économies annuelles et donc de profits pour les actionnaires. Quand on sait que le prix prévu des licenciements est également de 22 millions d'euros, cela veut dire que, pour P&O, licencier 700 salariés est un investissement juteux qui s' amortit en un an. Licencier, ça rapporte plus et plus vite que de transporter des voyageurs et des camions sur les ferries.

Mercredi 11 février, la quasi-totalité des salariés du côté français se sont mis en grève, du jamais vu depuis des années. La grève a bloqué le trafic pendant huit heures et les bateaux repartaient presque à vide. Une première réaction au cynisme et à la soif de profits des actionnaires.

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