Thalès Electron Devices – Vélizy (Yvelines) : On veut 100 euros de plus !19/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1855.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thalès Electron Devices – Vélizy (Yvelines) : On veut 100 euros de plus !

Thalès Electron Devices (ex-Thomson Tubes Electroniques) est une filiale du groupe Thalès composée pour les deux tiers, à Vélizy en région parisienne, d'ouvriers et de techniciens, et où les salaires sont particulièrement bas. Régulièrement, les discussions sur les augmentations de salaire sont pour les travailleurs l'occasion d'exprimer leur mécontentement et, cette année encore, elles ont donné lieu à des débrayages.

Depuis trois ans, les augmentations générales de salaire proposées par la direction baissent; cette année, elles devaient être limitées à 22 euros; de plus, la prime d'intéressement, dont le montant dépend de son bon vouloir, est en baisse, passant de 1 800 à 1100 euros. Du coup, depuis le 28 janvier, date de la première séance de négociations, des débrayages quotidiens à l'appel des deux syndicats de l'entreprise, CGT et CFDT, ont rassemblé cent cinquante personnes, soit près du quart de l'effectif.

Le 3 février, un cran de plus était franchi quand un barrage filtrant à l'entrée de l'entreprise, réunissant soixante-dix travailleurs, a provoqué une belle pagaille et des embouteillages dans toute la zone industrielle. Il y eut encore plus de monde aux débrayages suivants, dont un bon quart d'ingénieurs et de cadres. Des défilés dans les ateliers se sont accompagnés de collages d'affichettes avec slogans, revendications ou dessins. On a pu voir alors un spectacle rare: le chef du personnel, imité ensuite par d'autres petits chefs, a joué les employés de nettoyage, s'usant les ongles à décoller les affiches.

Il fallut attendre la troisième séance de négociations pour que la direction «monte» jusqu'à 35 euros d'augmentation générale des salaires, ce qui mit fin aux débrayages. On est loin pourtant des 100 euros revendiqués, et encore plus loin de ce qu'il nous faudrait pour boucler les fins de mois sans problème!

Il y a quelques mois, la direction de TDH avait tenté d'entretenir un climat de crainte, en parlant sans cesse de «baisse de charges». Les débrayages ont montré que la ficelle était un peu trop grosse, et que les travailleurs ne se laissent pas duper par cette propagande -surtout quand on voit la bonne santé des profits de Thalès- sans parler de la manne que va représenter la construction du nouveau porte-avions, dernier cadeau de l'État au groupe électronique.

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