Lundi 26 janvier, ils ont fait une première grève et ont repris le travail sur des promesses de négociations. Mais le lundi 9 février, se rendant compte qu'ils avaient été bluffés, ils ont remis ça pour trois jours. Leur grève fut dynamique et émaillée de scènes où les différentes autorités du site se ridiculisèrent, et tant les grévistes que les travailleurs d'Air France se sont payé de bonnes pintes de rire.

On les a toutes vues marchant main dans la main, ces autorités: directions d'Air France et de Prosegur, police et gendarmerie appelées à deux reprises, huissiers, responsables «sûreté aéroportuaire», déployant les grands moyens... contre vingt-cinq grévistes se battant pour leur dignité! Qu'auraient-ils fait s'il s'était agi d'une menace terroriste?

Un premier gag a eu lieu quand des responsables ont appelé la gendarmerie à leur secours, prétendant qu'ils étaient séquestrés par les grévistes dans le PC (poste de commandement) sécurité. Les gendarmes sont repartis en riant, après avoir constaté que les grévistes ne séquestraient personne, mais que ces responsables ne savaient tout simplement pas se servir des commandes un peu compliquées du sas de sortie du PC.

Et puis, il y eut le jour où ce fut l'inverse: les responsables, ne pouvant accéder à l'intérieur du PC, ont appelé la police en prétextant une occupation des locaux, pour découvrir, après ouverture des portes... qu'il n'y avait personne à l'intérieur!

Bref, si les grévistes ont repris le travail sans avoir encore obtenu satisfaction, tout cela a contribué au fait que le moral est bon.