Reims-Aerospace (51) : nouveau plan social: encore soixante suppressions d’emplois19/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1855.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Reims-Aerospace (51) : nouveau plan social: encore soixante suppressions d’emplois

Moins d'un an après le plan de reprise qui avait vu près de 150 emplois supprimés en mars 2003, l'actionnaire de Reims Aerospace, Ventana, a déclenché une nouvelle procédure de plan «social»: il envisage de supprimer 60 postes sur les 247 restants. Mais comme l'année dernière, il n'est pas dit que les travailleurs se laissent faire.

Mardi 10 février, la direction a annoncé ses véritables intentions quant à la suppression d'une soixantaine de postes. Dès le début janvier, l'actionnaire Ventana était venu expliquer au personnel que son groupe avait fait des pertes en investissant dans Reims-Aerospace et qu'il «fermait le robinet», c'est-à-dire qu'il n'investirait plus rien dans l'entreprise. La direction a alors prétendu qu'elle n'avait pas de «solution» et que c'était au personnel d'en trouver. Concrètement dans l'usine, cela a signifié que certains chefs proposaient que des heures supplémentaires soient effectuées gratuitement par les ouvriers, que le transport jusqu'à l'usine soit supprimé, ou encore que les repas à la cantine soient payés plus cher par les travailleurs. Cela s'est aussi traduit par la demande de subventions de Ventana aux pouvoirs publics. La Mairie de Reims s'est d'ailleurs montrée prête à racheter les murs de Reims-Aerospace contre un loyer modique. De son côté, le Conseil régional a proposé de nouvelles aides au patron, alors que ce dernier n'a même pas honoré les promesses qu'il avait faites aux licenciés de mars dernier.

Après cinq semaines de «concertation», la direction a finalement annoncé une soixantaine de suppressions d'emplois, dont près de la moitié au secteur des machines-outils et de leur entretien.

Vendredi 13 février, les deux équipes des machines-outils ont cessé le travail pour aller demander des comptes sur leur sort au patron de Reims-Aerospace, car celui-ci prétendait qu'il y aurait des repreneurs. Mais qui dit repreneur des machines ne dit pas repreneur des emplois qui vont avec! En fait, ce fut surtout l'occasion de révéler qu'il était possible qu'il n'y ait pas de repreneurs, le directeur n'ayant pas voulu dire leur nom et encore moins s'ils reprendraient les emplois. Pour finir, le patron coupa court aux questions en affirmant qu'il se débarrasserait de toute façon des machines-outils et de leur entretien, quelles qu'en soient les conditions.

Du coup, lundi 16 février, l'équipe du matin des machines-outils a décidé de s'adresser à l'ensemble du personnel par un tract. Distribué par les travailleurs de ce secteur eux-mêmes, ils y dénonçaient les intentions de la direction, relevaient que Ventana était en train de découper l'entreprise morceau par morceau, que tous les travailleurs de l'usine devaient donc se sentir concernés par ce nouveau plan de licenciements et qu'il fallait se mettre tous ensemble dans l'action. Tous les travailleurs qui rentraient étaient contents d'un tel comité d'accueil! Lors des discussions entre salariés qui suivirent, la décision fut prise de cesser le travail le lendemain à l'occasion de la réunion du Comité d'entreprise qui allait ouvrir la procédure de plan social.

A l'heure dite, presque toutes les équipes de production ont débrayé. Et malgré les injonctions d'un représentant de la CGT qui appelait à se limiter à un débrayage «symbolique» d'un quart d'heure, la plupart des salariés se sont attardés au rassemblement, sous les fenêtres de la direction.

Bien sûr, ce n'est qu'un début. Mais il faut s'attendre à ce que, comme l'année dernière, les salariés de Reims-Aerospace se mobilisent contre ce nouveau plan de licenciements.

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