Antilles-Guyane : Poursuite de la grève des employés de banque19/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1855.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Antilles-Guyane : Poursuite de la grève des employés de banque

Mardi 17 février, les grévistes des banques de Guyane, Martinique et Guadeloupe en étaient à leur 56e jour de grève. Les patrons de l'AFB (Association Française des Banques) ne veulent absolument rien céder aux revendications des grévistes.

La principale de ces revendications est le maintien de la convention collective des Antilles et de la Guyane. L'AFB veut en effet imposer une convention «nationale» beaucoup moins avantageuse pour les salariés puisqu'elle revient sur les avantages acquis comme la prime de vie chère, les fêtes locales et autres dispositions dont bénéficient les employés depuis fort longtemps.

De nombreuses manifestations des grévistes ont déjà eu lieu dans les trois départements sous forme de défilés, meetings, opération escargot, refus d'obéissance aux forces de l'ordre, etc.

Mais la semaine dernière les grévistes ont gagné en justice. En Guadeloupe, ils avaient assigné l'AFB devant les tribunaux puisque la dénonciation de la convention collective locale n'avait pas été faite dans les normes. Le tribunal a donné entièrement raison aux grévistes et déclaré dans ses attendus que la grève est du fait de l'AFB, que tous les salaires doivent être payés et qu'il ne devrait y avoir aucune retenue pour fait de grève. La décision est exécutoire. L'AFB devra reprendre toute sa procédure de dénonciation.

L'AFB a cependant fait savoir qu'elle appliquera la convention collective nationale. La grève continue donc, d'autant que la victoire juridique n'est valable que pour la Guadeloupe et ne concerne pas la Martinique et la Guyane. Lors d'une conférence de presse, les grévistes ont expliqué qu'ils attendent de signer un protocole de fin de conflit avec les directeurs des différentes banques, précisant les modalités de reprise du travail. Ils réclament aussi un accord demandant la levée des poursuites judiciaires et de toute sanction disciplinaire pour fait de grève.

Lundi 16, les grévistes de la Martinique sont allés expliquer les raisons de leur grève aux employés de la SATA, société de traitement de chèques. Les employés communaux ont manifesté aussi en soutien aux grévistes des banques à Fort-de-France. La centrale CDMT appelait à manifester mercredi 18. En Guadeloupe, un grand meeting de soutien devait se tenir mardi 16 au soir avec l'ensemble des centrales syndicales de l'île, de même à Basse-Terre le 19. En Guadeloupe, la CGTG et plusieurs centrales préparent une journée d'action et de mobilisation avec manifestation dans les rues de Pointe-à-Pitre pour le 20 février. Le 5 mars, ce sera le tour du syndicat nationaliste UGTG.

Bien sûr, toutes ces actions ont leur portée. Mais une action d'ensemble serait bien plus efficace, d'autant que la victoire, même juridique, des employés de banque de Guadeloupe a remonté le moral de tous, employés de banque comme ceux qui les soutiennent, ceux de Guadeloupe comme ceux de Guyane et de Martinique. Et il est sûr que c'est la mobilisation et la détermination des grévistes qui aura pesé aussi dans la décision des juges. La grève, même d'une journée, le vendredi 6 février, des employés du Crédit Agricole et de la BRED en soutien à leurs camarades des banques a eu un effet important. Rappelons que ces deux banques ne faisant pas partie de l'AFB, les employés n'y étaient pas en grève.

La lutte continue donc pour ceux des banques, mais si toutes les actions de soutien, les appels à la mobilisation en ordre dispersé pouvaient ne former qu'une seule et même force d'ensemble entraînant bien d'autres travailleurs qui connaissent de grandes difficultés dans leur secteur, la lutte gagnerait en efficacité.

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