n°1738 du 09/11/2001

L’éditorial

Prendre sur l'argent accumulé par les actionnaires pour garantir l'emploi et le salaire des travailleurs

Le nombre de chômeurs a encore augmenté pour le cinquième mois consécutif. Mais comment n'en serait-il pas ainsi alors que les grandes entreprises multiplient les plans sociaux ? Alcatel, qui avait déjà annoncé la suppression de 23 000 emplois dans le monde, en ajoute 10 000. Dim menace de fermer deux de ses usines. Kodak laisse entendre qu'il procédera au licenciement de plusieurs milliers de personnes. Ces plans de licenciements collectifs s'ajoutent aux licenciements déjà effectués ou en route chez Moulinex, AOM-Air Liberté, Bull, Danone, Aventis, Alstom, Bata, à la fermeture de l'usine Philips du Mans et de deux usines Valéo à Vire et Cahors. Quant à ceux de Marks et Spencer, on leur a fait miroiter la reprise par les Galeries Lafayette. Mais, en occupant Exel, sous-traitant de Marks et Spencer, dans la région parisienne, ses travailleurs montrent que la promesse ne vaut pas pour les sous-traitants. Que vaut-elle d'ailleurs pour les autres ? Et ces plans sociaux ne tiennent pas compte des intérimaires dont on réduit brutalement le nombre, partout, même dans les entreprises d'automobile qui se vantent par ailleurs que leurs ventes marchent très bien.

Un nombre croissant de ces grandes entreprises évoquent la dégradation de la situation économique, et certaines ont même le culot d'évoquer les attentats du 11 septembre. Le mensonge est doublement grossier. D'abord parce que la plupart de ces plans de licenciements ont été annoncés, voire mis en place, avant septembre. Mais aussi et surtout parce que, même pendant le temps où le patronat et le gouvernement se vantaient de la bonne marche de l'économie, il y avait des plans de licenciements, y compris dans des entreprises qui faisaient du profit.

n°1738

09/11/2001

Tribune de la minorité