Pendant que le Parlement européen délibère sur l'emploi, les licenciements continuent !09/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1738.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Pendant que le Parlement européen délibère sur l'emploi, les licenciements continuent !

Une grande partie des travaux des parlementaires européens, lors de la dernière session plénière, était consacrée au budget et à différents aspects de la situation internationale, mais quelques rapports concernaient directement les travailleurs.

Ainsi, un rapport était consacré aux "politiques de l'emploi des États membres". À ce sujet, Arlette Laguiller a déclaré dans l'hémicycle que "pendant que le Parlement européen délibère sur un rapport consacré à la politique de l'emploi, lequel vante la "concurrence" et prétend que "l'économie sociale du marché (...) a fait ses preuves", cette économie de marché vient de faire près de 4 000 victimes de plus, 4 000 travailleuses et travailleurs de chez Moulinex qui se retrouvent jetés à la rue ! Je cite Moulinex parce que la décision vient de tomber, mais je pourrais citer des dizaines d'autres entreprises dispersées dans tous les pays de l'Europe, de Philips à Siemens, en passant par plusieurs compagnies aériennes. C'est un drame pour des dizaines de milliers de salariés et une catastrophe pour des régions qui deviennent sinistrées. (...) Ces travailleurs n'ont nullement bénéficié des périodes de prospérité de leurs entreprises. Ils ne sont nullement responsables de leurs difficultés. (...) L'argent nécessaire pour financer le maintien des emplois doit être prélevé sur la fortune accumulée par les actionnaires passés ou présents et sur les avoirs des banques. Sans cette volonté politique là, les grandes phrases sur la politique de l'emploi se réduisent à un vain bavardage. (...) L'avidité des patrons comme la servilité des politiques à leur égard finiront par provoquer une explosion sociale. C'est cela qui imposera une véritable "politique de l'emploi" car c'est elle qui empêchera ceux qui se sont enrichis du travail des autres de se dégager de leurs responsabilités."

Un rapport était consacré aux problèmes posés par l'exposition des travailleurs aux vibrations mécaniques. Les trois députées de Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller, Armonie Bordes et Chantal Cauquil, ont ainsi commenté leur vote des éléments positifs de ce rapport : "24 % des travailleurs de l'Union européenne sont exposés aux vibrations mécaniques. Ce sont essentiellement ceux qui travaillent dans les mines, le bâtiment, la production, les forêts et les transports. Les vibrations transmises à la main engendrent des troubles graves et quasi systématiques, comme le phénomène de la "main blanche" chez les bûcherons et les sylviculteurs : rétrécissement du canal carpien, mauvaise circulation et insensibilité nerveuse. Les vibrations transmises à l'ensemble du corps engendrent des douleurs lombaires, des hernies discales et aussi une dégénérescence précoce de la colonne vertébrale.

Et malgré ces dégâts avérés sur la santé des travailleurs, voilà près de dix ans qu'une directive européenne est en cours d'élaboration ! Tout ce temps parce que les patrons de ces secteurs et les fabricants de matériels font de la résistance, ils ne veulent pas de normes impératives qui feraient que les évolutions technologiques soient immédiatement appliquées aux matériels utilisés. (...) Mais, surtout, les conditions de travail imposées sont des facteurs considérablement aggravants. Ces matériels sont utilisés souvent par des travailleurs payés au rendement, dans des conditions pénibles et intensives. Il faut imposer aux entreprises qu'elles rémunèrent des temps de pause réguliers tout au long de la journée."

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