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Leur société
Les scandales des prix de l'électricité et du gaz
Depuis le 1er novembre le prix de l'électricité à augmenté de 1 % pour les usagers "domestiques" et celui du gaz est resté le même. Ces décisions apparemment anodines cachent plusieurs scandales.
Les pillards du courant électrique
L'électricité, dont le prix baisse depuis une dizaine d'année, aurait dû continuer, pour une raison "mécanique". Depuis quelques années on a cessé de construire des centrales nucléaires, car il y a suffisamment, et même trop, d'électricité en France. Aujourd'hui EDF investit peu et rembourse rapidement son énorme endettement. Les milliards des frais financiers liés aux dettes fondent, et les usagers bénéficiaient en partie depuis quelques années de cet assainissement de trésorerie.
Qu'est-ce qui empêchait de continuer ? D'ailleurs EDF avait annoncé que la baisse de ses prix se poursuivrait. Et puis EDF regorge d'argent puisqu'elle achète à tour de bras des société d'électricité à l'étranger.
Seulement, l'État a profité de la bonne santé financière d'EDF pour la ponctionner plus sévèrement (un milliard supplémentaire de prélèvement) et pour lui imposer des achats d'électricité hors de prix.
Eh oui, EDF, "premier électricien du monde", doit acheter de l'électricité, c'est la loi !
Cette électricité, EDF n'en a nul besoin. Il s'agit de favoriser des patrons qui disposent d'un (relativement) petit générateur, qui font de la cogénération (électricité plus chauffage) et qui ne seraient pas rentables si EDF n'était pas tenue d'acheter leurs surplus. Le motif, largement bidon, c'est que ces petits générateurs permettent de faire face à une demande imprévue, et qu'EDF doit bien payer ce service.
En plus de cette servitude déjà ancienne, s'est ajouté depuis peu le développement des "énergies renouvelables". Il s'agit essentiellement de l'énergie éolienne et du solaire. Mais ces énergies reviennent beaucoup plus cher que l'électricité produite actuellement, surtout par les centrales nucléaires. EDF, partisane de longue date du nucléaire, n'est évidemment pas fâchée d'incriminer ces énergies "nouvelles" en les rendant responsables de la hausse des tarifs.
Mais de toute façon ce n'est pas aux usagers de payer ces frais. Si EDF se désendette, tant mieux ! Les usagers ont supporté le poids énorme de l'endettement. Ils doivent maintenant bénéficier du mouvement inverse. Et ce n'est pas à eux de payer pour les patrons qui tirent profit d'EDF ni pour les recherches en matière d'énergies nouvelles. Ces recherches sont sans doute nécessaires, mais pourquoi l'État et les industriels ne les financeraient- ils pas ?
Il faut ajouter que si les usagers "domestiques" devront payer plus cher, les industriels gros consommateurs seront dispensés de cette hausse. Pour ces derniers, EDF est en concurrence avec d'autres électriciens à l'échelle européenne, depuis l'ouverture du marché à la concurrence, et ce sont donc les petits usagers qui vont payer pour le maintien des prix pour les gros.
Le gaz indexé...sur les besoins du ministère des finances
Le scandale concernant le prix du gaz vient aussi d'un service rendu au patronat des trusts des hydrocarbures et à l'État.
Le prix du gaz naturel est indexé sur celui du pétrole, mais il n'y a strictement aucune raison technique à cela. Même si l'offre de gaz est excédentaire, du moment que les prix du pétrole montent, celui du gaz en fait autant. Et par ici les milliards de superprofits pour les producteurs, dont l'inévitable TotalFinaElf ! Ce dernier ne produit qu'une très petite part du gaz consommé en France. Mais tout de même, le gisement de Lacq lui appartient. Chaque fois que les prix du gaz montent, ElfTotalFina accroît un peu plus ses gigantesques profits.
Mais l'État également : la TVA sur le gaz (19,6 %) rapporte des milliards. Et ce sont les usagers qui payent le tout.
Lors des récentes hausses du pétrole, les tarifs du gaz se sont envolés. Ceux qui doivent se chauffer au gaz risquent de payer cet hiver environ 30 % plus cher qu'avant. Il y a quelques mois, GDF n'avait pas pu répercuter la totalité de la hausse, le gouvernement l'ayant empêché... disait-il. C'est ce qui sert de prétexte pour ne pas du tout baisser le prix du gaz maintenant, alors que le prix du pétrole diminue. Ce qui fait que les usagers du gaz payent non seulement à Gaz de France et aux trusts vendeurs de gaz, mais aussi, à l'État par le biais de la TVA, un impôt supplémentaire et sans aucune justification.
Ce qu'il faudrait donc c'est que les prix de l'électricité et du gaz diminuent. Et c'est le gouvernement (de gauche ?) qui impose le contraire.