Magneti-Marelli Amiens : Le groupe Fiat licencie09/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1738.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Magneti-Marelli Amiens : Le groupe Fiat licencie

Mardi 6 novembre, plus de 400 ouvriers et ouvrières se sont déplacés d'Amiens au siège de Magneti-Marelli, qui fait partie du groupe Fiat, où la direction présentait l'ébauche du plan de licenciements qui touche la majorité des 650 salariés. Les experts des patrons ont provoqué un tollé lorsqu'ils ont affirmé que l'année écoulée avait été déficitaire à cause du manque de motivation des salariés. Pour la direction, les ouvrières, sachant qu'elles allaient être mises à la porte après des dizaines d'années d'exploitation, auraient quand même dû travailler au maximum des cadences jusqu'au dernier jour !

Depuis de nombreuses années, les travailleurs de cette usine qui produisent des tableaux de bord d'automobiles ont subi des augmentations des cadences, les bas salaires, les réductions d'effectifs, soi-disant pour rester concurrentiel et maintenir l'emploi ; en réalité pour augmenter les bénéfices. Et l'entreprise touchait en plus des centaines de millions de francs d'aides publiques dans le cadre de la loi de Robien. Tout cet argent et tous ces profits accumulés depuis des années, devraient revenir aux salariés licenciés.

La direction proposait des départs en retraite à 52 ans, 40 reclassements dans une autre usine dans le centre de la France (mais de nuit ou de week-end) et, en plus des indemnités légales, un supplément de quelques mois de salaire calculé en fonction de l'ancienneté (environ six mois de salaire pour trente ans de travail).

Les patrons de Magneti-Marelli, Fiat et son actionnaire principal la famille Agnelli (une des plus grosses fortunes d'Europe), ont de l'argent : pas seulement pour payer Schumacher (pilote de l'écurie Ferrari qui appartient à ce groupe) ou les joueurs de foot de la Juventus de Turin, club que possède aussi ce groupe, mais surtout pour racheter à coup de milliards de nouvelles entreprises comme la Montedison en Italie. Les actions - et du coup la fortune - des patrons de Fiat ont augmenté de 9 % lors de l'annonce des licenciements de Magneti.

Les quelques dizaines de milliers de francs proposés par la direction sont loin de faire le compte. Les milliards accumulés pendant des années grâce à l'exploitation des ouvriers appartiennent aux salariés. Ils doivent leur revenir.

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