Afghanistan : Au bord de la catastrophe humanitaire09/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1738.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Au bord de la catastrophe humanitaire

Comme c'était prévisible et annoncé par les organisations humanitaires, les bombardements américains sont en train d'aggraver une situation qui était déjà inextricable et dramatique pour une large partie de la population de l'Afghanistan. On compte désormais pas loin de cinq millions de réfugiés afghans qui tentent de fuir la guerre lancée par Bush et ses bombardements aveugles. Et, si ceux-ci continuent, la famine pourrait menacer six millions de personnes.

Actuellement, on recense 3,5 millions de réfugiés afghans dans les pays voisins (2 millions au Pakistan et 1,5 en Iran). Un autre million de personnes se seraient déplacées, essayant de fuir la guerre et sa famine. Enfin, plusieurs dizaines de milliers de personnes s'entassent aux frontières, en proie aux passeurs qui voient là une bonne aubaine.

En Iran, l'épidémie menace dans les camps de réfugiés, où l'on dénombre des cas de choléra, de dysenterie et de malaria.

On imagine les multiples difficultés que doivent gérer les représentants du Programme alimentaire mondial (PAM) qui sont chargés de l'aide dans ce secteur et qui doivent acheter la nourriture, trouver des chauffeurs, fournir des chasse-neige pour tenter d'alimenter 2,5 millions de personnes vivant sur les hauts-plateaux du centre du pays. Le PAM vient d'assurer la livraison du blé qui fournira le pain de 350 000 habitants de Kaboul en novembre, tandis que la Croix-Rouge y déposait 55 000 rations destinées aux handicapés. Selon le porte-parole du PAM, si les livraisons de blé ne sont pas achevées d'ici décembre, la famine menacera 2,5 millions de personnes des hauts-plateaux du centre du pays ainsi que le million de personnes en déplacement dans le pays, qui n'ont plus rien à manger, et que les organisations humanitaires ont du mal à répertorier pour les aider.

La situation est d'autant plus difficile que le nombre des ONG qui n'ont pas baissé les bras dans la situation de guerre est fort réduit. Le PAM, qui travaillait avec 150 ONG avant les bombardements, n'a plus que 35 partenaires.

Le Haut commissariat aux réfugiés, le HCR, qui dépend des Nations Unies, s'est adressé aux autorités pakistanaises et iraniennes en leur demandant de laisser ouvertes les frontières entre l'Afghanistan et les Etats voisins, afin de permettre l'acheminement de l'aide et le passage des réfugiés. Mais cette demande serait plus crédible si dans le même temps cette institution interpellait les autorités américaines et leurs alliés-complices pour leur demander qu'ils arrêtent leurs bombardements, qui sont tout de même la cause première de la catastrophe humanitaire qui touche l'Afghanistan.

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