La double peine épinglée09/11/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/11/une-1738.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

La double peine épinglée

Condamné à cinq ans de prison, libéré sous condition depuis plusieurs mois, un jeune Marocain âgé de 28 ans et résidant en France depuis 26 ans s'est vu, suite à une convocation au commissariat de Vanves, menotté, frappé et envoyé six jours plus tard à Casablanca, au Maroc ; pays dont il est certes originaire mais dont il ne parle même pas la langue. Cette aventure n'a d'ailleurs rien de singulier. En effet en France les étrangers peuvent, en plus de leur condamnation, se voir interdits de séjour dans l'hexagone. Une double peine en quelque sorte, une prime au délit d'origine ! Le ministère de l'Intérieur pouvant même s'offrir le luxe de ne pas tenir compte d'un avis défavorable de la commission des expulsions, comme dans le cas présent.

Le tribunal administratif a condamné le ministère de l'Intérieur à verser 3 000 francs au jeune Marocain et à lui restituer ses titres de séjour dans un délai de deux semaines, l'arrêté d'expulsion ayant été suspendu suite à une démarche de son avocat. Le ministère de l'Intérieur dément contre toute évidence que des instructions soient données pour accélérer les expulsions d'étrangers.

Dans le même temps, la Cimade, une association de secours pour les réfugiés, dénonce une augmentation de 30 % des mises en rétention de ressortissants étrangers depuis la remise en service du plan Vigipirate.

La France, Etat de droit où tous seraient égaux devant la loi, prouve une fois de plus que certains sont moins égaux que d'autres.

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