Loi travail : des centaines de milliers dans la rue06/04/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/04/p05_Manif_31_mars_banderole_millions_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C135%2C2592%2C1593_crop_detail.jpg

Leur société

Loi travail : des centaines de milliers dans la rue

Dans la mobilisation pour le retrait de la loi El Khomri, la journée du 31 mars a marqué une nouvelle étape. Plusieurs centaines de milliers de manifestants ont défilé dans 260 villes. C’était du jamais-vu depuis plusieurs années.

Illustration - des centaines de milliers dans la rue

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 28 000 manifestants à Paris, plus de 20 000 à Toulouse et Bordeaux, près de 20 000 à Lyon et à Lille, 10 000 environ à Nantes, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand et Caen, 5 000 à Angers, Perpignan, Strasbourg, Saint-Etienne, Tarbes, Foix, Dijon, Annecy, plusieurs milliers à Orléans, Angoulême, Maubeuge, Bourg-en-Bresse, Chambéry, Dieppe, Mulhouse, Auxerre, Belfort, Montauban, plusieurs centaines à Alençon, Dole, Lisieux, Le Creusot, Montbard, Annonay, Châteaubriant, Villefranche-sur-Saône, et plusieurs dizaines même dans de petites villes comme Héricourt… Dans de nombreuses villes, les manifestants étaient deux fois plus nombreux que le 9 mars et, malgré la pluie souvent continue, comme à Paris, de plus en plus déterminés.

Des lycéens ont manifesté à nouveau, rejetant un projet de loi qu’ils sentent méprisant à leur endroit et, plus largement, une société injuste et sans avenir. Mais on a vu, plus nombreux, des cortèges de salariés de grandes entreprises, PSA, Renault, Airbus, Alstom, General Electric… Ils étaient regroupés derrière des banderoles syndicales, CGT et Force ouvrière surtout, Solidaires, et même parfois CFDT – en désaccord avec l’attitude complaisante de leurs dirigeants.

Un peu partout, pancartes ou banderoles en main, étaient présents coude à coude des salariés de petites entreprises, travailleurs précaires, du privé ou de La Poste, des hôpitaux, cheminots aussi, employés des mairies, des collectivités locales, des établissements scolaires, enseignants, travailleurs de la chimie, de la grande distribution, du bâtiment, du nettoyage, des transports, ayant parfois quitté les commerces ou les bureaux de poste.

Nombre d’entre eux étaient en grève, dans les grandes entreprises comme dans les petites, comme ceux de la PME de vannes hydrauliques Flowserve de Thiers, en lutte depuis deux semaines contre la fermeture de leur usine. « Regarde ta rolex, c’est l’heure de la révolte », pouvait-on lire sur une pancarte à Tarbes. « Un kébab précarité, sans pain et sans viande », protestait un groupe de jeunes manifestants à Lyon. Dans la même ville, une grosse délégation de travailleurs de Toray, entreprise de plasturgie, scandait : « Ce n’est pas le gouvernement, ce ne sont pas les patrons, c’est nous qui travaillons, alors c’est nous qui décidons. »

Incontestablement, le 31 mars, la mobilisation contre la loi El Khomri est devenue plus large, avec des manifestations notables jusque dans de petites villes. Elle a entraîné plus largement des travailleurs, jusque dans de petites entreprises, y compris ceux qui n’avaient ni manifesté ni fait grève depuis longtemps, voire jamais.

C’est bien là que peut être la force de la classe ouvrière, dans un mouvement qui entraîne progressivement tous ses éléments autour d’un objectif commun. C’est ce mouvement qui doit s’amplifier. C’est pourquoi, le samedi 9 avril, il est indispensable que soient encore plus nombreux les cortèges d’ouvriers, d’employés, de lycéens, de retraités. C’est ainsi qu’il sera possible d’imposer, face au patronat qui tire les ficelles de Valls et Hollande, le retrait total de leur loi scélérate.

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