De Mélenchon au PCF : les yeux rivés sur 201706/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De Mélenchon au PCF : les yeux rivés sur 2017

Interviewé à l’issue de la manifestation du jeudi 31mars contre la loi travail, Jean-Luc Mélenchon déclarait, s’adressant au gouvernement : « si vous ne la [la loi travail] retirez pas, c’est vous qui serez retiré en 2017. »

Mélenchon, qui fait les yeux doux aux participants aux Nuits-debout, un mouvement citoyen qu’il souhaite voir prospérer, ajoutait le 3 avril à la radio : « Je ne veux pas récupérer le mouvement, et je serais très fier s’il me récupérait. » Le cofondateur du Parti de gauche se verrait donc bien en rassembleur… de futurs électeurs sur sa candidature.

Les parlementaires du Front de gauche et du Parti communiste s’agitent également de leur côté. Ils ont certes affirmé à de nombreuses reprises être opposés à la loi El Khomri et vouloir jeter toutes leurs forces dans la lutte, toutefois cantonnée à leurs yeux au Parlement. Leur perspective est d’organiser d’ici l’été « une grande consultation citoyenne », avec l’ambition de « construire toutes les convergences qui permettront de bâtir une majorité politique nouvelle à gauche, dès les échéances législatives et présidentielles de 2017, pour sortir le pays des impasses dans lesquelles la politique du gouvernement actuel l’enfonce ».

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a renchéri le 5 avril à la radio France Inter sur le même thème, invitant ceux qui se mobilisent à écrire leur plateforme politique, leur programme. Que permettrait donc l’élaboration citoyenne qu’il appelle de ses vœux ? Elle viserait à ne pas aller en ordre dispersé à la bataille – il s’agit de bataille électorale bien entendu – ajoutant que, « sinon, la droite et le Front national en profiteront ».

La seule perspective ainsi fixée aux travailleurs, aux lycéens et étudiants qui se battent contre la loi travail, est donc celle de l’élection d’un nouveau président et d’un nouveau gouvernement de gauche. Au moment où leur mobilisation met à l’ordre du jour un objectif clair, celui d’imposer au gouvernement et au patronat le retrait de la loi travail, il faudrait que les travailleurs et les jeunes en lutte se soucient d’une nouvelle prétendue alternative de gauche. Mais, si elle se réalisait, elle ne pourrait qu’aboutir au même fiasco, en mettant en place un gouvernement qui poursuivrait la même politique au service du patronat que celui de Hollande-Valls.

La seule issue à la situation actuelle est de rétablir, dans les luttes et dans la mobilisation, un rapport de force favorable aux travailleurs, qui fasse reculer le patronat. Visiblement, la seule préoccupation des Mélenchon, des Laurent et d’autres, est de savoir comment eux pourraient redonner un peu de lustre à leur politique faillie.

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