Depuis le début du mouvement contre la loi travail, le lycée Voltaire Paris 11^e est très mobilisé. Jeudi 31 mars le lycée était fermé par la direction. Le lendemain vendredi, les lycéens s’étaient donc donné rendez-vous pour bloquer l’entrée du lycée. La police du quartier tournait autour des lycéens rassemblés depuis un bon moment lorsqu’elle a décidé d’arrêter un élève de seconde sous le prétexte qu’il avait lancé un papier enflammé dans une poubelle. Après une nuit de garde à vue, celui-ci a été mis en examen pour dégradation de bien pouvant mettre en danger la vie d’autrui, passible de dix ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. L’État veut faire peur pour étouffer le mouvement.

Dès lundi 4 avril, les lycéens ne désarmaient pas et votaient le blocage de leur lycée en assemblée générale. Mais mardi 5 avril à 6 h du matin, les élèves se sont retrouvés devant quatre policiers en civil de la BAC qui leur interdisaient d’utiliser les poubelles pour bloquer l’entrée de l’établissement. Ces gentils organisateurs envoyés par la Préfecture de police étant restés jusqu’à 9 h, le blocage était effectif dès 9 h 10. Les enseignants, pour protester contre ce genre de comité d’accueil, sont sortis pour manifester leur solidarité avec les élèves, d’autant plus qu’ils étaient majoritairement en grève contre la loi travail.

Malgré les matraquages en manifestation, les gaz lacrymogènes, les menaces de la direction, les intimidations de la police devant le lycée, les jeunes ne baissent pas la tête et répondent présents à chaque journée de lutte contre cette loi pourrie.