Renault - Guyancourt : délit d'opinion06/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Guyancourt : délit d'opinion

Fin mars, un prestataire du Technocentre Renault de Guyancourt, dans les Yvelines, a été mis à pied par son patron, PDG d’Eurodécision, une SSII spécialisée en mathématiques décisionnelles.

La société prestataire reproche à l’ingénieur, qu’elle emploie depuis quatre ans, d’avoir à la mi-mars envoyé des mails aux syndicats de Renault. Faisant la promotion du film Merci patron !, qui dénonce les licenciements effectués par le groupe LVMH, les mails appelaient aussi à la manifestation du 31 mars contre la loi travail.

L’ingénieur avait envoyé les mails de chez lui, depuis son ordinateur personnel, et hors temps de travail. Mais Renault, qui emploie mille travailleurs prestataires sur le site du Technocentre, n’accepte pas qu’on critique ses pairs, les patrons rois de l’exploitation. La direction de Renault a donc demandé à l’entreprise prestataire qui emploie l’ingénieur de lui faire quitter le site au plus vite.

Les désirs du donneur d’ordres, premier client de la SSII, sont visiblement des ordres pour le patron d’Eurodécision, qui a convoqué le prestataire pour une mise à pied sans salaire sous menace de licenciement.

Renault renouvelle tous les trois ans les contrats avec les entreprises de prestation, imposant des conditions économiques de plus en plus sévères, qui durcissent les conditions de travail de leurs salariés. De là à chercher à interdire à tous, embauchés ou prestataires, l’expression minimum de la libre opinion, il n’y a qu’un pas, que le constructeur franchit sans état d’âme.

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