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Leur société
Violences policières en recrudescence
Les dernières manifestations de mars contre la loi El Khomri ont donné lieu à des débordements… de la part de la police.
Que ce soit à Lyon, Toulouse, Lille, Rennes ou Paris, les policiers ont usé de la matraque, des gaz lacrymogènes, des canons à eau, voire même des poings, comme en a été victime un lycéen du 19e arrondissement de Paris, pour disperser les manifestants, quel que soit leur âge ou leur statut, retraités, travailleurs ou lycéens. Ainsi à Rennes, des manifestants ont été blessés par des tirs de flash-ball jeudi 31 mars et, selon la préfecture, 749 grenades de gaz lacrymogène ont été tirées.
L’impunité des policiers est le plus souvent la règle pour de telles violences, car même lorsqu’elles sont avérées, il est rare que leurs auteurs soient sanctionnés par l’administration ou la justice. Et si le policier, qui a relevé le lycéen tombé à terre pour le frapper de nouveau brutalement au visage, a été suspendu de ses fonctions et devrait être jugé en mai, c’est uniquement parce que la scène avait été filmée et diffusée largement dans les médias : ni le ministère de l’Intérieur ni l’IGPN, la police des polices, ne pouvaient plus faire semblant d’ignorer les faits.
L’ACAT, une association chrétienne contre la torture, dénonce la brutalité excessive des policiers qui s’amplifie depuis une dizaine d’années. Sur 89 cas de violence qui ont été reconnus par les autorités, 20 personnes sont décédées. Quant au flash-ball, ce pistolet qui tire des balles en caoutchouc censées ne pas faire de victimes, son utilisation a pourtant entraîné la mort d’une personne. 39 autres, dont 12 mineurs, ont été grièvement blessés au cours de manifestations. Plusieurs y ont perdu un œil.
Il y a un peu plus d’un an, les attentats contre Charlie Hebdo ont été l’occasion de présenter la police comme une force pacifique servant uniquement à protéger la population et à défendre ce que les gouvernants appellent l’ordre républicain. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle montre de nouveau son vrai visage, débarrassé de la couche de peinture débordant de bons sentiments.