Air France Roissy : en piste pour la grève06/04/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/04/p14_agents_de_piste_Roissy_C_LO.JPG.420x236_q85_box-0%2C144%2C1536%2C1008_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France Roissy : en piste pour la grève

Depuis plus de deux semaines, les agents de piste qui à Roissy chargent et déchargent les avions, font manœuvrer ceux-ci et s’en occupent, débrayent à plusieurs centaines. Ils refusent le plan de la direction d’Air France, qui veut se débarrasser de l’activité piste pour la passer à la sous-traitance en juin.

Illustration - en piste pour la grève

La sous-traitance est un procédé bien connu sur la zone qui permet aux donneurs d’ordres de faire des économies. Nombre de salariés de l’aéroport connaissent la comédie des appels d’offres, des transferts d’une entreprise à l’autre. Ils doivent chaque fois se battre pour garder les mêmes conditions de travail, de plannings, de primes ou les habitudes maison, que les nouveaux patrons ne respectent pas ou remettent en cause.

Dans le cas d’un passage d’une grosse entreprise comme Air France à un sous-traitant, les craintes sont naturellement encore plus grandes. Aussi les salariés se sont mobilisés sans attendre les syndicats, qui ont eu une attitude pour le moins mitigée.

Au lieu de répondre à leurs inquiétudes, la direction d’Air France a préféré sanctionner et a essayé de faire remplacer le personnel en grève par sa hiérarchie. Mais être agent de piste ne s’improvise pas, et les dégâts provoqués sur les avions au déchargement vont lui coûter cher : ainsi des portes ont été heurtées. Les briseurs de grève ont aussi entrepris de nettoyer les pare-brise des avions en réglant des tapis de chargement des bagages presque à la verticale, au lieu d’utiliser les escabeaux spéciaux qui existent. C’était ridicule, des photos ont circulé. Honteuse, la direction a crié au photomontage, mais les salariés ont assisté à ce spectacle comique.

De façon plus générale, Air France s’apprête à céder certaines de ses filiales, dont Servair qui confectionne notamment les plateaux-repas des avions. Là aussi, les salariés perdraient gros.

Le mécontentement est général sur la plateforme aéroportuaire de Roissy et la grève du 31 mars contre la loi travail a bien marché, entraînant plus de participation que d’habitude. C’est la seule voie pour faire cesser les attaques patronales.

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