PSA Peugeot Citroën – Poissy : une manœuvre ratée de la direction06/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Peugeot Citroën – Poissy : une manœuvre ratée de la direction

La mobilisation du jeudi 31 mars se présentait bien à l’usine PSA de Poissy dans les Yvelines. Quelques jours auparavant, à l’initiative des militants de la CGT, les réunions dans les ateliers et les rassemblements sur les temps de pause étaient de plus en plus suivis. Pour se compter, des listes d’inscription circulaient dans les ateliers.

Dans l’équipe du matin, particulièrement mobilisée, près de 200 travailleurs s’étaient inscrits pour faire la grève le 31 mars et un nombre plus restreint pour aller manifester à Paris. Signe qu’un nombre de travailleurs plus important que d’habitude avaient décidé de se mobiliser, le syndicat FO de l’usine, qui n’a pas pour habitude d’appeler à manifester, avait décidé d’affréter deux bus pour la manifestation en donnant un rendez-vous bien distinct de celui de la CGT, pour que les travailleurs ne se retrouvent pas ensemble. Pour s’en assurer, la direction avait même demandé à certains chefs d’équipe de se mettre en grève et de monter dans les cars de FO pour encadrer les travailleurs.

La direction craignait par-dessus tout la grève en équipe du matin. Pour éviter que les travailleurs se retrouvent à plusieurs centaines et défilent ensemble dans une usine aux machines silencieuses, la direction a employé les grands moyens. Prétextant un fournisseur défaillant, elle a fermé purement et simplement l’usine pour l’équipe du matin, prévenant les travailleurs concernés la veille au soir à 18 h. Elle ne voulait surtout pas que les grévistes puissent se compter et prendre confiance dans leur force.

De plus, la direction a osé faire récupérer, le samedi suivant, la production qu’elle avait elle-même annulée, ce qui a encore contribué au mécontentement ambiant. Personne n’a été dupe et bon nombre de travailleurs ont vu là un aveu de faiblesse de la direction.

Malgré cela, 200 travailleurs de l’usine se sont retrouvés le 31 mars pour manifester contre la loi travail et, le 5 avril, une centaine de travailleurs ont encore tenu à marquer le coup en débrayant plus d’une heure, et en se donnant rendez-vous à bien plus nombreux pour la manifestation du samedi 9.

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