Loi travail : le mouvement dans la jeunesse06/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi travail : le mouvement dans la jeunesse

Depuis presque un mois et la manifestation du 9 mars, des lycées et des universités sont mobilisés un peu partout. Dans certaines villes, comme à Clermont-Ferrand, des milliers de lycéens manifestent presque un jour sur deux ; ailleurs ce sont les journées nationales qui rythment le mouvement. Mardi 5 avril, ils étaient encore plusieurs dizaines de milliers à manifester contre la loi travail. Le mouvement dans la jeunesse dure.

La mobilisation a été évidemment forte pour le 31 mars. Partout où des équipes militantes du mouvement se sont constituées et se sont étoffées, cette journée a permis d’entraîner de nouveaux manifestants. Pour certains lycées, cela a été l’occasion d’une toute première mobilisation. Le lendemain, 1er avril, plusieurs lycées en Île-de-France et en province ont spontanément décidé de manifester à nouveau. Les cortèges étaient petits, mais dynamiques, et les participants étaient contents de marquer le coup, de ne pas reprendre le lendemain du 31, comme si de rien n’était.

Les échauffourées avec la police choquent, dans la jeunesse comme ailleurs. Il y a eu la vidéo du lycéen de quinze ans du lycée Bergson à Paris, frappé au visage par un CRS alors qu’il était tenu par deux autres. Il y a aussi eu, à Paris, l’arrestation de plus de 130 jeunes lors de la manifestation du 4 avril. Saisissant l’occasion fournie par les groupes de jeunes qui cherchaient l’affrontement, la police a encerclé toute une partie de la tête de manifestation et arrêté tout le monde. Quelques heures plus tard, tous étaient libérés, mais le soir, les médias ont mis l’accent sur les heurts bien plus que sur la mobilisation. Tout cela fait réfléchir les plus investis sur la nécessaire organisation de leur mouvement : celle des cortèges, du service d’ordre ou encore de la coordination entre lycées et entre universités. Car c’est indéniablement une faiblesse en l’état actuel.

Petit à petit, les noyaux les plus actifs apprennent à s’organiser collectivement, à comprendre les forces et les faiblesses de leur mouvement. Ils apprennent aussi à s’orienter entre l’attitude des directions syndicales qui orchestrent la mobilisation tout en laissant en fait l’initiative au gouvernement, et celle, sans perspective, de ceux qui ne voient dans les manifestations que l’occasion d’un affrontement avec la police. Tout cela est un gage pour l’avenir de cette mobilisation, et au-delà.

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