Cooperl – Lamballe : nouvelles journées de grève06/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cooperl – Lamballe : nouvelles journées de grève

Jeudi 31 mars et vendredi 1er avril, les salariés de l’abattoir de Lamballe, dans les Côtes-d’Armor, et ceux de Montfort, en Ille-et-Vilaine, ont à nouveau débrayé pendant deux jours pour protester contre le plan de la direction et la façon dont les futures négociations s’engagent avec les syndicats sur la question des conditions de travail et des rémunérations.

En effet, après avoir fait douze jours de grève pour s’opposer à la baisse des salaires et à une remise en cause de différentes primes, obligeant la direction à revenir partiellement sur ses mesures, les travailleurs des abattoirs avaient décidé de suspendre leur mouvement. Mais ils s’étaient aussi engagés à reprendre la lutte dès qu’ils le jugeraient nécessaire.

La méfiance vis-à-vis de la direction de la Cooperl était très forte depuis la reprise du travail le 14 mars. Personne ne croyait que le directeur général, réputé patron de combat, allait jeter l’éponge et accepter d’améliorer la situation des salariés, alors qu’il s’était montré intraitable avec les éleveurs dans la crise du porc, boycottant pendant plusieurs mois le marché au cadran de Plérin, qui fixe les cours nationaux, et mettant par son attitude beaucoup d’éleveurs en difficulté.

Mercredi 30 mars, la première réunion dite de négociation entre la direction et les syndicats a eu lieu. Le directeur a donné son accord pour améliorer les conditions de travail et proposé la désignation d’un cabinet d’experts qui étudierait les postes de travail. Mais il veut toujours revoir le calcul du 13e mois ainsi que celui de certaines primes. De nombreux travailleurs ont eu l’impression qu’il n’y avait pas beaucoup de changement par rapport à ce qu’il voulait leur imposer avant la grève de février et ont donc décidé qu’il fallait repasser à l’action.

Quand, jeudi 31 mars, dès 5 heures du matin, environ 150 salariés ont débrayé et des piquets de grève ont été mis en place, toutes les issues de l’abattoir de Lamballe ont été bloquées et aucun camion ne pouvait sortir. La direction de la Cooperl a, cette fois, immédiatement réagi en mobilisant une partie des producteurs de porcs adhérents à la coopérative, leur demandant de venir faire pression sur les grévistes pour qu’ils laissent les camions circuler. Elle a obtenu également une décision de justice obligeant à la levée immédiate des piquets sous peine de poursuites.

Les salariés grévistes ont tenté de discuter avec les éleveurs pour les convaincre qu’ils sont les uns et les autres des travailleurs exploités par le même groupe. La grève s’est poursuivie le lendemain. Du coup, la direction a souhaité rencontrer une délégation de salariés grévistes, sans aucun syndicaliste, pour les convaincre que des efforts étaient nécessaires, faisant planer la menace de suppressions d’emplois rapidement si le mouvement continuait. Maniant la carotte et le bâton, elle annonçait aussi que les négociations avec les syndicats se poursuivraient.

Bien qu’ils n’aient pas réussi à imposer de nouveaux reculs à la direction, les grévistes ont décidé de reprendre le travail, tout en réaffirmant leur vigilance. La direction n’en a certainement pas fini avec les travailleurs, et c’est tant mieux.

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