Nos lecteurs écrivent : les sans-papiers contraignent l’État à reculer06/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nos lecteurs écrivent : les sans-papiers contraignent l’État à reculer

Les 29 et 30 mars, plus de 300 travailleurs sans papiers des associations Droits devant !!, CSP93 et CTSP Vitry ont occupé la tour de la direction générale du Travail, quai de Javel à Paris. Soutenus par les militants syndicaux du ministère du Travail, ils se sont installés au 13e étage, celui de la direction.

Comme lors de l’occupation précédente au quai de Jemmapes, en janvier dernier, les revendications étaient : la régularisation sur simple preuve d’une relation de travail et sans condition de durée de séjour ; le pouvoir de régularisation confié aux inspecteurs du travail, sur constat d’une relation de travail ; et l’abrogation de la taxe de 900 euros à verser à l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) en cas de délivrance d’un titre « salarié ». Cette taxe est théoriquement payée par l’employeur, mais systématiquement récupérée sur le salaire du travailleur.

L’objectif des travailleurs sans papiers était d’en finir avec l’obligation de fournir une promesse d’embauche d’une entreprise pour être régularisé. La plupart d’entre eux ne le peuvent pas. Mais ceux qui y parviennent risquent de se retrouver liés pendant cinq ans au patron qui l’a signée, à cause des règles de renouvellement du titre. Cette contrainte permet à l’employeur d’imposer les pires conditions et de les appliquer ensuite aux autres salariés.

Le gouvernement n’a pas reculé sur ce point, mais il a ouvert des discussions : le directeur de cabinet a reçu une délégation de sans-papiers et de militants syndicaux. Des groupes de travail vont être constitués, dans le but probable de lanterner les uns et les autres, et d’éviter l’occupation d’un autre bâtiment administratif… C’est pourtant une première victoire qui ne peut que renforcer le mouvement des travailleurs sans papiers.

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