Déchéance de nationalité : Guignol n’ira pas à Versailles06/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2488.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déchéance de nationalité : Guignol n’ira pas à Versailles

Hollande et Valls ont choisi depuis longtemps de chasser sur le terrain de la droite et de l’extrême droite.

Les attentats du 13 novembre leur ont fourni le prétexte pour accélérer cette évolution en adoptant un discours vigoureusement sécuritaire et en alimentant un amalgame entre immigration et terrorisme. Cette opération devait culminer avec l’adoption d’une mesure récupérée dans les poubelles du FN : la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme.

Cette mesure symbolique n’aurait pas permis d’éviter le moindre attentat, ce que tout le monde admet, y compris les initiateurs du projet. Valls et Hollande la brandissaient pour se donner l’air d’agir. La modification de la Constitution qu’elle impliquait, par le Congrès réuni à Versailles, devait offrir à Hollande le rôle de dirigeant déterminé, au-dessus des partis.

Las ! Il faudra qu’il se passe du cérémonial de Versailles pour cette fois : les sénateurs de droite lui refusent ce petit plaisir, et il a finalement dû remballer son projet.

On pourrait en conclure, comme beaucoup l’ont fait, que ce débat qui a duré quatre mois, qui a mobilisé pendant des heures les médias, n’a servi à rien. Malheureusement, il aura contribué à alimenter encore plus les sentiments xénophobes dans l’opinion, au profit des politiciens qui prospèrent sur de tels préjugés, et cela est à ajouter, avec bien d’autres choses, au compte de l’action particulièrement nuisible du gouvernement Valls-Hollande.

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