L’exploitation au quotidien qui crée le chômage09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’exploitation au quotidien qui crée le chômage

En France, les femmes subissent de plein fouet la précarité imposée par le patronat. Alors qu’elles composent presque la moitié de la classe ouvrière dans ce pays (47,7 %), elles représentent 80 % des temps partiels, dont un bon nombre sont imposés.

Elles sont surreprésentées dans les emplois les moins bien payés et souvent les plus difficiles. Et même quand ce n’est pas le cas, elles sont en moyenne toujours moins payées que les hommes, entre 15 et 18 % de moins. La France est même classée au 132e rang selon le critère d’égalité de salaire entre femmes et hommes pour un travail similaire. Cette inégalité durant toute la vie de travailleuse se retrouve bien entendu à la retraite, les femmes touchant en moyenne une pension inférieure de 42 % à celle des hommes.

La lutte contre les inégalités et l’exploitation fait partie du quotidien de chaque travailleuse. Il faut se battre pour obtenir une chaise à son poste de travail sur la chaîne, même quand c’est prévu par la loi, même par exemple dans une grande entreprise comme PSA. Elles doivent se battre dans bien des entreprises simplement pour pouvoir se faire remplacer pour aller aux toilettes. Quand elles sont employées de sociétés de ménage, caissières dans des supermarchés, elles doivent se battre pour ne pas se voir imposer des horaires à rallonge ou des journées de travail coupées en deux, tôt le matin puis tard le soir.

Des luttes, les travailleuses en mènent. En 2015, des travailleuses employées dans des hôtels de luxe à Paris ont mené des grèves victorieuses. Elles ont dû se battre pour obtenir la majoration à 100 % des jours fériés (que la loi El Khomri veut enlever), la prise en charge intégrale du paiement du Pass Navigo, des tickets-restaurant plus importants, des augmentations de salaire, la transformation de CDD en CDI.

Si les patrons pensent avoir une main-d’œuvre corvéable à merci en employant des femmes, précaires et souvent étrangères, ces grèves montrent qu’ils se trompent.

Toutes ces travailleuses, tout en bas de l’échelle sociale, qui éduquent les enfants, soignent les personnes âgées, travaillent sur les chaînes de production, nettoient les bureaux et les hôtels de luxe, balaient, aspirent, vendent, rangent les rayons, coupent du poisson, etc., seront une force essentielle dans le combat pour changer la société en la nettoyant de fond en comble de toute oppression.

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