Grande-Synthe : ouverture d’un camp humanitaire09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grande-Synthe : ouverture d’un camp humanitaire

Lundi 7 mars, le premier camp de migrants aux normes humanitaires internationales a ouvert en France à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Ce camp, destiné à accueillir 1 500 migrants, a été construit à la demande de Damien Carême, maire EELV de la commune, qui a fait appel à l’association Médecins sans frontières.

Il a permis de commencer le déménagement des réfugiés qui survivent, en attente de leur passage en Grande-Bretagne, dans le bidonville voisin du Basroch, situé dans une zone marécageuse et inondable, et encore plus ignoble que celui de Calais.

Les bénévoles ont aménagé le terrain en disposant du gravier au sol et y ont construit 300 cabanons de bois chauffés, pouvant loger quatre personnes, rangés par quartiers, des sanitaires, des coins cuisine et des écoles pour les enfants. Ils ont le projet d’ouvrir une clinique en dur pour MSF et Médecins du monde. Le tout est financé à hauteur de 2,6 millions d’euros par MSF et de 500 000 euros par la mairie. L’État, longtemps opposé à cette installation, avant finalement de l’autoriser, n’a rien financé.

Le camp à peine ouvert, le préfet du Nord a exigé du maire de le mettre aux normes, la commission communale de sécurité ayant émis un avis défavorable, ce qui pourrait entraver la poursuite de l’installation. Il ne s’était pas autant soucié de la sécurité des réfugiés vivant dans les immondices et la boue, soumis au froid et aux intempéries.

Les autorités avancent aussi la nécessité de lutter contre les réseaux de passeurs pour justifier leur hostilité à l’installation du camp. Certes, il ne peut y avoir de « bon camp ». Les réfugiés y subissent la loi des passeurs, qui profitent de leur détresse, mais qui leur sont nécessaires pour passer en Grande-Bretagne. La seule mesure efficace pour neutraliser les passeurs serait l’ouverture des frontières.

Dans l’immédiat, tant mieux si un camp s’est ouvert qui accueille un peu plus dignement les migrants, grâce à la solidarité de tous ceux qui les aident. Mais, même pour imposer qu’il fonctionne, l’épreuve de force entre ces derniers et le gouvernement n’est pas terminée.

Partager