Fonderie Saint-Jean industries Poitou : pour les salaires et les embauches09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie Saint-Jean industries Poitou : pour les salaires et les embauches

Pendant trois jours – quatre même pour l’équipe de nuit qui a commencé le mouvement le mardi 1er mars – les travailleurs de la fonderie Saint-Jean industries Poitou, dans la Vienne, se sont mis en grève à l’occasion des négociations salariales annuelles.

Fait notable, c’est la première grève depuis qu’à l’automne 2011 les travailleurs se sont dressés dans une grève de huit semaines contre le plan de compétitivité du patron d’alors, Montupet, qui entendait leur imposer une baisse des salaires de 25 %.

Vendredi 26 février, les débrayages avaient démarré dans les ateliers après l’annonce qu’il n’y aurait que 0,8 % d’augmentation générale. Cette augmentation paraissait d’autant plus inacceptable que les collègues de la fonderie Saint-Jean de Belleville-sur-Saône avaient obtenu 2 %. À cela s’ajoute le fait que les commandes augmentent, alors que les effectifs, eux, ont baissé de près d’une centaine en quatre ans.

C’est en assemblée générale que les travailleurs ont commencé à discuter de leurs revendications et des moyens de les imposer. Les discussions ont repris, toujours en assemblée, lundi 29 février, et le lendemain l’équipe de nuit démarrait la grève. Le jour suivant, la totalité des ouvriers des équipes du matin et d’après-midi étaient à leur tour en grève, mais également plus de la moitié des techniciens du 2e collège. Les revendications étaient votées, modestes certes, mais correspondaient à la volonté des grévistes : ce serait 60 euros pour le 1er collège, et 2 % pour les techniciens et cadres du 2e collège.

Les travailleurs ont décidé de se mettre en horaire de normale pour se retrouver à l’usine et continuer de prendre ensemble les décisions. À commencer par la réponse à faire aux patrons, qui proposaient le jeudi 3 mars 1,5 % d’augmentation générale et une participation aux bénéfices... moins importante que celle de l’année dernière ! Ces propositions ont été unanimement rejetées, malgré l’ultimatum de la direction qui menaçait de revenir aux propositions initiales s’il n’y avait pas de signature et d’arrêt de la grève.

Le lendemain, la direction proposait 30,50 euros d’augmentation, ce qui revient à 1,5 % pour les embauchés, et acceptait de négocier l’intéressement de 2016. En assemblée générale, la majorité des travailleurs décidait d’arrêter la grève.

Les grévistes n’ont certes pas obtenu ce qu’ils voulaient, mais ils ont resserré les liens qui leur avaient permis en 2011 de tenir face aux patrons. Ils ont aussi apprécié l’organisation démocratique de la grève, le fait que, sur proposition de la CGT, tout se soit discuté et décidé en assemblée générale, même si une intersyndicale CGT-FO-CGC chapeautait le mouvement.

Et puis, tout en ayant voté la reprise, beaucoup évoquaient la nécessité dans les semaines et les mois à venir de se retrouver dans la lutte pour les salaires et les embauches. Les patrons n’en n’ont pas fini avec leur détermination et ils allaient peut-être s’en rendre compte dès le 9 mars, avec la participation des fondeurs à la journée contre la réforme scélérate du Code du travail.

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