Ce n’est pas le Code du travail qui crée le chômage09/03/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/03/DESSINP3003.jpg.420x236_q85_box-0%2C37%2C262%2C184_crop_detail.jpg

Leur société

Ce n’est pas le Code du travail qui crée le chômage

Illustration - Ce n’est pas le Code du travail  qui crée le chômage

À l’appui de sa campagne pour la destruction du Code du travail, le Medef a fait réaliser un sondage fin février. Le questionnement venant du grand patronat, soutenu par un important matraquage médiatique, nulle surprise quant aux résultats : près des deux tiers des 1 002 sondés estiment que « tel qu’il existe aujourd’hui […] le Code du travail représente un frein à la création d’emplois ».

Gattaz soutient que les petits patrons qui, contrairement aux grands, n’ont pas une armée de légistes à leur disposition, n’arrivent pas à s’y retrouver dans les 3 689 pages (ou 1 658 selon une autre édition) du Code. Peut-être juge-t-il qu’ils sont en effet trop bornés pour comprendre un article de loi ou une jurisprudence, surtout, comme par hasard, lorsque ces articles pourraient les freiner dans leur volonté de fouler aux pieds comme ils l’entendent les droits de leurs salariés.

Le principal argument du dirigeant du Medef réside cependant dans le fait que, selon lui, il y a une corrélation entre le nombre de pages de ce code et le chômage : plus il y a d’articles, et plus il y a de chômeurs, répète-t-il à l’envi. Peu importe à Gattaz que les chiffres qu’il avance soient faux: il veut affirmer que ce ne sont pas les patrons licencieurs qui sont responsables du chômage, mais les travailleurs qui ne veulent pas être taillables et corvéables à merci !

Quant à l’épaisseur actuelle du Code du travail, elle témoigne de la multitude de luttes collectives ou de petits combats individuels que les travailleurs ont dû mener au cours des siècles passés pour contraindre les patrons à des reculs et qui ont abouti, heureusement, à réglementer les conditions de travail et à poser quelques limites à l’exploitation. Et c’est ce passé, ces améliorations imposées peu à peu par les travailleurs que Gattaz et les patrons qui le suivent veulent jeter aux orties.

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