Grèce : les réfugiés bloqués… par les pays riches09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : les réfugiés bloqués… par les pays riches

Plus de 35 000 réfugiés sont bloqués dans différentes régions de Grèce. Après la fermeture de la frontière macédonienne, les transports par bus à partir du port du Pirée ont été arrêtés, mais des milliers de migrants continuent à monter vers le nord du pays, prêts à parcourir 500 kilomètres à pied, malgré la police qui tente de ralentir leur progression.

Dans les grandes villes comme Athènes et Thessalonique, les grands centres d’accueil, qui hébergent chacun 2 000 personnes, sont débordés. Les réfugiés qui continuent à arriver par centaines se retrouvent dans des motels, des centres sportifs, sur les terrains des jeux Olympiques de 2004, sur l’ancien aéroport d’Athènes ou dans les rues.

La situation la plus dramatique se trouve sur la frontière du nord. Beaucoup campent dans la boue et le froid, et une tempête récente a fait des blessés à Idomeni, ancien point de passage vers l’Europe du Nord. Le gouvernement et les ONG ont bien construit des abris en dur à quelques kilomètres de là. Mais ils se sont vite remplis, et surtout chacun veut se trouver au plus près de la frontière, en espérant être parmi les rares chanceux qui pourront passer, car la Macédoine accepte des réfugiés au compte-gouttes en fonction de leur nationalité. La situation devient intenable. Le 29 février, trois cents Syriens et Irakiens ont essayé de détruire les barbelés et ont été refoulés par la police macédonienne à coups de grenades lacrymogènes.

Le gouvernement grec est débordé : peu avant le sommet européen, le ministre de l’Immigration a dénoncé le fait que la Commission européenne proposait de débloquer 700 millions d’euros sur trois ans pour faire face aux besoins humanitaires de tous les pays européens, une somme ridicule au vu de la situation. L’aide repose en fait sur les ONG, les autorités locales et la population. Même si, dans le nord, l’installation des camps commence à susciter des réactions hostiles dans une partie de la population, un sondage montre que 66 % des Grecs trouvent normal d’accueillir les réfugiés.

Lesbos, l’île la plus proche de la côte turque, qui compte 120 000 habitants, voit transiter des milliers de migrants et est capable d’en accueillir 6 000 dans des préfabriqués ou sous des tentes. La municipalité a pu le faire, avec l’aide des ONG et la solidarité des habitants.

Ils ont eu droit à la visite et aux félicitations d’officiels de l’ONU et de ministres de différents pays européens, les mêmes qui, après des jours de discussions, cèdent quelques aides, et qui érigent des barbelés contre les pauvres, rescapés provisoires des guerres dont ces mêmes puissances sont responsables.

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