PSA : victoire pour le « Docteur Courage »09/03/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/03/p14_Dessin_exclusif_canella.jpg.420x236_q85_box-0%2C47%2C288%2C209_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : victoire pour le « Docteur Courage »

Après des mois de procédure, la décision est tombée : le ministère du Travail refuse à PSA le licenciement d’ Isabelle Kryvenac, la médecin du travail de l’usine de Metz-Borny.

Illustration - victoire pour le « Docteur Courage »

Depuis l’été dernier, la direction de l’usine essayait de se débarrasser de son médecin du travail. Le crime d’Isabelle Kryvenac ? Faire son travail sans tenir compte des desiderata de la direction. Très appréciée par les travailleurs – qui l’ont rapidement surnommée « Docteur Courage » – cette médecin a dénoncé publiquement les méthodes de la direction de PSA, les intrusions répétées de celle-ci dans son travail, les pressions contre les travailleurs accidentés ou en maladie. Le DRH de l’usine, en juin, s’est même permis d’entrer dans le bureau du médecin en pleine consultation pour exiger qu’elle remette sa démission !

Le docteur Kryvenac a refusé de plier. Lorsque la direction lui a signifié son licenciement, presque la moitié des travailleurs de l’usine ont signé une pétition pour protester. Un comité de soutien s’est mis en place, avec un appel « pour l’indépendance de la médecine du travail » signé par des dizaines de personnalités (médecins, intellectuels, syndicalistes, responsables politiques, dont Nathalie Arthaud et Arlette Laguiller). Une pétition en ligne sur Internet a recueilli, au fil des mois, plus de 8 000 signatures – de nombreux signataires ajoutant un commentaire pour saluer le courage du Dr Kryvenac et surtout dénoncer les pressions qu’ils subissent eux-mêmes au travail, à la moindre journée d’arrêt-maladie. D’autres, médecins du travail eux-mêmes, en ont profité pour dénoncer les pressions qu’ils subissent au quotidien.

Le licenciement a d’abord été refusé par le comité d’établissement puis, le 3 septembre 2015, par l’inspection du travail qui, après avoir auditionné la direction, n’a pas trouvé un seul motif de licenciement légitime.

Fidèle à sa ligne consistant à ne jamais rien céder devant des travailleurs qui résistent, la direction de PSA a saisi le ministère du Travail. Peine perdue ! Le dossier contre Isabelle Kryvenac était tellement vide que, tout bien disposé qu’il soit à l’égard du patronat, le ministère du Travail n’a pu que refuser le licenciement.

C’est une victoire pour ce médecin courageux, pour les travailleurs de PSA Borny qui vont pouvoir continuer de bénéficier des services d’un médecin honnête et dévoué, et, au-delà, pour tous les travailleurs du groupe, qui n’ont pas souvent l’occasion de voir la direction forcée de reculer.

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