Dîner du CRIF : Valls attise le communautarisme09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dîner du CRIF : Valls attise le communautarisme

Le 7 mars, le dîner annuel du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, a semblé, plus encore que d’habitude, l’endroit où se montrer pour les politiciens de la droite comme de la gauche gouvernementale.

Un Premier ministre, une dizaine de ministres, une pelletée de candidats à la primaire de LR, il ne manquait que Hollande, qui n’avait pas pu se libérer à temps d’un sommet européen. Chargé de lire le discours du président, Valls s’est, une fois encore, livré à l’amalgame coutumier des partisans de la politique expansionniste du gouvernement israélien. « Nous savons qu’il y a […] un antisémitisme d’extrême droite mais aussi un antisémitisme d’extrême gauche. Il y a l’antisémitisme des beaux quartiers, il y a aussi l’antisémitisme dans les quartiers populaires d’une jeunesse radicalisée. Et puis (…), il y a l’antisionisme, c’est-à-dire tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël », a-t-il déclaré.

On ne peut que combattre l’antisémitisme, ce poison séculaire, cette gangrène qui voudrait masquer les oppositions de classes sociales, comme on se doit de combattre tous les racismes. Mais la confusion entre antisémitisme et antisionisme est une imposture facile, visant à couvrir tous les actes du gouvernement israélien.

Les politiciens des grandes puissances persistent à soutenir inconditionnellement le gouvernement de l’État d’Israël, qui fait de ses ressortissants arabes des citoyens de seconde zone, qui depuis près de 50 ans occupe indûment les territoires palestiniens et dépossède leur population de ses terres, qui en poursuit la colonisation, qui garde emprisonnés 7 000 Palestiniens, dont beaucoup sans jugement. Hollande et Valls sont de ceux-là.

Encourager le communautarisme, quel qu’il soit, comme le font les politiciens de la droite comme du PS, c’est contribuer à favoriser le poison raciste. Et laisser faire l’amalgame entre les vrais antisémites et les antisionistes, qui s’opposent à la politique des Cukierman et des Netanyahou, au nom du droit du peuple palestinien à vivre librement dans son propre pays sans périr sous les missiles, c’est ignoble et dangereux.

Partager