Argentine : le nouveau président veut céder aux exigences des fonds vautours09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Argentine : le nouveau président veut céder aux exigences des fonds vautours

Depuis le début de l’année, les représentants du nouveau président argentin Mauricio Macri, homme de droite et fils d’un grand patron, ont repris les négociations avec la justice américaine et les fonds vautours, ces fonds spéculatifs qui cherchent à tirer profit de l’endettement des États. Macri s’est dit d’accord pour leur payer 4,6 milliards de dollars.

En décembre 2001, l’économie argentine s’effondrait. La valeur de la monnaie nationale était divisée par quatre. L’État croulait sous les dettes. La pauvreté s’étendait à plus de la moitié de la population. Après une année 2002 terrible, la présidence échut en 2003 au péroniste Nestor Kirchner, qui entreprit d’acquitter les créances des organismes de prêt internationaux mais négocia avec les prêteurs privés. Il réussit à convaincre 93 % d’entre eux d’accepter un remboursement symbolique, mais 7 % le refusèrent, Une partie de ces derniers furent démarchés par des fonds spéculatifs qui, après avoir racheté ces créances à bas prix, entreprirent une action devant la justice des États-Unis pour en obtenir le remboursement complet, avec les intérêts.

Cette action en justice marqua les dernières années de la présidence de Cristina Kirchner qui, en 2007, avait succédé à feu son mari et qui chercha à s’opposer à l’intransigeance de la justice américaine.

Dès le début de la reprise des négociations, le juge de New York, qui ne cédait rien à l’administration Kirchner, s’est montré un peu mieux disposé à l’égard de l’administration Macri, tempérant notamment les exigences des fonds vautours qui continuaient d’exiger tout, tout de suite. Au final, Macri a obtenu un petit rabais, mais il doit tout de même acquitter 75 % des exigences de quatre fonds vautours, soit au total 4,6 milliards de dollars. En échange de cela, l’État argentin aurait à nouveau accès aux crédits internationaux dont il est écarté depuis 2001.

Bien que son parti soit minoritaire au Parlement, Macri pense pouvoir obtenir l’aval d’une partie de l’opposition. Il va de soi que cette lourde facture, qui permet aux fonds vautours d’empocher un joli pactole puisqu’ils avaient eu ces créances pour rien il y a quinze ans, sera au final payée par une dégradation des conditions d’existence des classes populaires. Macri est déjà en campagne pour supprimer les emplois publics développés par la présidence précédente. Ces attaques ont aussi relancé les journées d’action de l’opposition ouvrière.

L’accès aux crédits internationaux ne pourra d’ailleurs qu’accentuer encore un endettement déjà conséquent et ancien. Il remonte à la politique des militaires pendant la dictature de 1976-1983, qui y eurent recours pour accélérer la pénétration des multinationales sur le marché argentin tandis que, par ailleurs, ils démantelaient les industries nationales. Aujourd’hui, le saccage continue.

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