Le CDI nouveau : contrat à durée imprévisible09/03/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/03/2484.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le CDI nouveau : contrat à durée imprévisible

Le gouvernement et ses défenseurs affirment que le projet de loi travail n’a qu’un objet, donner de la souplesse aux relations entre employeurs et salariés, afin de permettre de créer des emplois. Bruno Le Roux par exemple, président du groupe PS à l’Assemblée, a laissé entendre que la loi serait un espoir pour « les jeunes les moins qualifiés, les plus éloignés du marché du travail », ceux pour qui « le CDI était un horizon inatteignable ». Et de conclure : « Plus de souplesse égale plus d’embauches ».

Les jeunes en question existent évidemment. Ils sont même majoritaires dans la jeunesse ouvrière, car plus de 80 % des emplois proposés sont précaires. Avec la loi El Khomri, au lieu d’être pris en CDD ou en intérim pour la durée du chantier, ces jeunes seraient peut-être embauchés en contrat à durée indéterminée… mais licenciés d’un claquement de doigts à la fin dudit chantier. Quelle révolution ! C’est pourtant au nom de ce faux cadeau que le gouvernement voudrait faire accepter la longue liste de reculs contenus dans la loi travail.

Depuis quarante ans que le chômage augmente, les gouvernements ont prétendu résoudre la question en aidant les patrons à embaucher, voire à ne pas licencier. Des cadeaux fiscaux aux entreprises et des dégrèvements de cotisations patronales, on est passé au recours massif au travail précaire puis, désormais, aux attaques directes contre les salaires et les conditions de travail. Les conséquences sont bien connues : cinq millions de chômeurs d’un côté, des profits qui se chiffrent en dizaines de milliards d’euros de l’autre.

La quantité d’emplois disponibles n’est pas une donnée physique, comme l’ensoleillement du Finistère ou la température de fusion du plomb. Elle est le résultat du rapport de force entre la classe ouvrière et le grand patronat. Plus le patronat est fort, plus il impose d’augmenter ses profits en réduisant la masse salariale et, d’abord, le nombre de travailleurs. La loi travail, comme toutes celles qui l’ont précédée, va dans ce sens. Loin de favoriser la création d’emplois, elle permettra au contraire au patronat d’en détruire et de généraliser la précarité à toute la classe ouvrière.

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