Seine-Saint-Denis : Une rentrée scolaire encore chaotique10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Seine-Saint-Denis : Une rentrée scolaire encore chaotique

Comme chaque année, la rentrée scolaire s'effectue avec des moyens insuffisants. Dans la Seine-Saint-Denis, qui connaît une poussée démographique, rien n'a été fait pour accueillir les nouveaux élèves. Contrairement aux promesses de Hollande, les postes supprimés par le gouvernement Sarkozy n'ont pas été rétablis, et la situation se détériore à tous les niveaux.

Dans les écoles maternelles et élémentaires, on attendait 2 370 élèves supplémentaires, il aurait fallu ouvrir 95 classes en primaire, le rectorat n'en a ouvert que 60. Les effectifs sont passés à 27, voire 28 élèves par classe, et le jour de la rentrée il manquait 38 professeurs.

À La Courneuve, des enfants n'ont pas été acceptés en maternelle faute de place. Le rectorat répond aux parents que l'école n'est obligatoire qu'à partir de six ans. Pourtant c'est bien dans ces quartiers populaires, où une bonne partie des parents ne parlent pas bien français, qu'il est essentiel de scolariser très tôt les enfants !

Pour faire mine de pallier le manque d'enseignants, le rectorat s'apprête à recruter en contrats précaires. Il est évident que cela ne suffira même pas pour remplacer les enseignants manquants. Les parents n'ont pas fini de compter le nombre de jours sans école de leurs enfants. Ils ont manifesté dès la première semaine à Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois ou La Courneuve pour obtenir des ouvertures de classes. 33 classes ont été créées, mais cela ne fait pas le compte. Beaucoup sont encore surchargées et le rectorat prétend ne pouvoir faire mieux !

Dans les collèges, on attend 1 060 élèves de plus. L'ouverture de cinq collèges ne suffira pas, d'autant que le nombre de professeurs recrutés n'a pas suivi. Le rectorat fait de plus en plus appel aux contractuels, moins bien payés et souvent nommés au dernier moment, quand il ne fait pas pression sur les autres professeurs pour qu'ils acceptent des heures supplémentaires.

Dans les lycées aussi, on pousse les murs. Malgré les 18 classes de seconde ouvertes, il restait encore 1 000 élèves sans place en juin dernier. De jeunes élèves sont obligés de quitter le département, voire l'académie, pour trouver l'option ou la filière de leur choix. Beaucoup, venant du privé, se voient refuser leur entrée dans des établissements publics. Le Snes, principal syndicat enseignant, déclare que le rectorat compte sur « l'évaporation des élèves » qui renonceront à poursuivre leurs études.

Comme dans d'autres départements populaires, le gouvernement sacrifie l'éducation des enfants, préférant consacrer l'argent de l'État à financer le patronat.

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