Coalition contre l'État islamique : Les pompiers pyromanes10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Coalition contre l'État islamique : Les pompiers pyromanes

Alors que depuis un mois se poursuivent les bombardements menés par les États-Unis en Irak contre l'État islamique, le président américain Obama veut former une coalition internationale pour « lutter contre le terrorisme ». « Il y a unanimité pour dire que l'État islamique est une menace significative et que nous devons agir. » « Nous allons affaiblir et, in fine, détruire l'État islamique, (...) comme nous l'avons fait pour Al-Qaida », a déclaré Obama lors du sommet de l'Otan à Newport le 5 septembre. Il n'y a pas là de quoi rassurer les populations du Moyen-Orient au secours desquelles Obama prétend se porter.

Dès le début des raids aériens les États-Unis avaient reçu le soutien du gouvernement français, dont le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui s'était empressé d'appeler lui aussi à la nécessaire « bataille contre le terrorisme ». Et le 5 septembre, le président Hollande a approuvé tout aussi vite l'idée d'une coalition internationale en déclarant : « À menace globale, réponse globale. » Le Premier ministre britannique s'est également engagé, parlant « d'affronter le problème avec une combinaison de politique intelligente, de pression diplomatique, d'engagement de long terme, de plan global autant que d'un potentiel militaire ». En fait, seule une réunion s'est tenue et l'engagement des uns et des autres reste encore flou. Il est clair cependant que l'envoi de troupes au sol est exclu. Cela fait seulement trois ans que les dernières troupes américaines se sont retirées d'Irak et Obama sait combien l'envoi de soldats était devenu impopulaire aux États-Unis.

Ce qui pose problème aux États-Unis comme aux autres États occidentaux, ce n'est pas la terreur qu'impose l'État islamique à la population irakienne. Les dirigeants impérialistes s'accommodent des régimes les plus barbares à condition que ceux-ci garantissent un certain ordre favorable aux affaires. De la première guerre du Golfe à la guerre déclenchée en 2003 qui fut suivie d'années d'occupation, les États-Unis et leurs alliés impérialistes, dont la France, sont intervenus dans la région pour maintenir leur contrôle sur ses richesses, notamment pétrolières, et pour garantir aux multinationales qu'elles pourront continuer à y faire des affaires.

Aujourd'hui, l'impérialisme se trouve face à une situation qu'il a créée en mettant sur pied des forces devenues incontrôlables, comme l'État islamique, contre lequel il s'apprête à mener une nouvelle guerre. Mais, si même elle aboutit à vaincre les djihadistes qui aujourd'hui tiennent le haut du pavé, elle laissera derrière elle un champ de ruines qui continuera à faire naître les forces les plus barbares.

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