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- Lutte ouvrière n°2406
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Île de La Réunion : Entreprise GTOI La solidarité c'est béton !
Lundi 1er septembre, à La Réunion, plusieurs centaines de travailleurs de l'entreprise GTOI ont débrayé. En effet, cette filiale de l'entreprise de BTP Collas avait décidé de licencier un chef de chantier pour une prétendue faute professionnelle. À l'appel de l'intersyndicale CGTR-CFDT-CFTC, les travailleurs sont allés au Port manifester devant les locaux de la direction pour exiger la réintégration de leur camarade.
Devant les déclarations de la direction, qui maintenait le licenciement mais disait accepter de discuter sur d'autres revendications, la réponse des ouvriers en grève et des syndicats a été claire et nette : pas de reprise du travail et pas de discussion tant que la première des revendications, la réintégration du chef de chantier, n'était pas réglée.
À plusieurs centaines, les grévistes ont décidé de reconduire leur mouvement, menaçant d'étendre la grève à l'ensemble des chantiers de l'île. La GTOI est la première entreprise du BTP à La Réunion. Elle emploie plus de mille salariés et a été retenue pour réaliser la nouvelle route du littoral. Cette grève tombe on ne peut plus mal pour sa direction, qui devait commencer à livrer les premiers tétrapodes béton destinés au chantier.
Mercredi 3 septembre, tous les chantiers GTOI de l'île étaient à l'arrêt. La direction a alors commencé à battre en retraite, annonçant que le chef de chantier ne serait pas licencié mais réintégré dans le centre d'activité du génie civil de la GTOI en tant qu'aide chef de chantier, ce que lui-même a accepté. Elle a dû en plus reculer sur le restant des revendications mises en avant par les syndicats. Elle s'est ainsi engagée à passer sa participation à la mutuelle de 60 % actuellement à 70 % au 1er janvier 2015, à commencer à instaurer pour les CDI de chantier un treizième mois à hauteur de 20 % du salaire de base ouvrier, ainsi qu'à accorder une prime d'intéressement et une prime d'ancienneté pour les ETAM. Quant aux trois jours de grève, ils seront prioritairement pris sur les RTT ou les congés, ou retenus sur une période de trois mois.
Un bel exemple de solidarité ouvrière, et la démonstration que, par l'action collective, les travailleurs peuvent se faire respecter.