Hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris) : L'absurdité quotidienne des économies10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris) : L'absurdité quotidienne des économies

À l'hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris, les économies et l'évolution du travail du personnel soignant conduisent de plus en plus à des aberrations, dont certaines sont scandaleuses et dangereuses. Bien sûr les difficultés se posent avec plus ou moins d'acuité selon les services.

Par exemple, dans un service de soins de suite, de rééducation et de longue durée, où beaucoup de patients ont de lourdes pathologies, les aides-soignants sont nombreux à se retrouver en CDD sur des postes vacants et ignorent jusqu'à la dernière minute si leur contrat sera reconduit. Pourtant ils sont rarement en nombre suffisant dans les salles d'hospitalisation. Les infirmières deviennent des « AS binômes », c'est-à-dire doivent remplacer les aides-soignants pour combler les trous. Un jour elles font les tâches de l'aide-soignant, un autre celles de l'infirmière, et souvent de fait les deux, par nécessité.

Avec l'informatique, de nouvelles tâches se sont rajoutées au fil du temps. Ainsi, la commande de médicaments, se faisant par Internet, est devenue plus compliquée et surtout plus longue pour certains médicaments à cause de procédures particulières. Des tâches de secrétariat, comme la commande d'une ambulance, les permissions de sorties, incombent le week-end au personnel soignant. C'est autant de temps pris sur celui consacré aux soins.

Depuis que chaque service a son budget, dans lequel est pris en compte le coût du personnel, cela crée une pression pour limiter au maximum l'embauche. Lorsque l'administrateur de garde qui gère le personnel remplaçant de l'hôpital envoie quelqu'un, il faudrait presque refuser son aide, indispensable, sous prétexte que ça coûte cher au service.

La diminution des effectifs, l'augmentation de la charge du travail, la multiplicité des tâches différentes dont certaines ne s'apprennent pas en un jour, placent le personnel sous pression en permanence, dans l'urgence et dans des situations à risques, en augmentant la responsabilité de chacun.

Cette organisation du travail tourne le dos au bon sens et à l'humanité parce que les directions hospitalières sont obsédées à tous les niveaux par les économies de fric.

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