Le chantage de Valls : « C'est moi ou le FN »10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le chantage de Valls : « C'est moi ou le FN »

« L'extrême droite est aux portes du pouvoir » s'est empressé de déclarer Valls sur la base d'un sondage donnant Marine Le Pen en tête au premier tour de la présidentielle de 2017. À la veille du vote de confiance à l'Assemblée, Valls veut faire pression sur les frondeurs du Parti socialiste sur le thème « l'heure est grave, il faut se serrer les coudes ».

C'est aussi le début d'une campagne à plus long terme visant l'électorat socialiste. Faute de pouvoir le convaincre par les résultats de sa politique, Valls se positionne devant ses électeurs en rempart contre le FN. Et on peut prévoir que plus on se rapprochera de la présidentielle, plus le chantage pour ne pas critiquer et diviser « la gauche » sera pressant. C'est un piège dangereux.

Il n'est pas trop tard pour combattre la popularité croissante du Front national au sein de la classe ouvrière. Mais on ne peut le faire sans combattre la politique du gouvernement. L'influence du FN dans les classes populaires est un des pires produits de la politique du PS. Il est le fruit de sa politique propatronale, le fruit d'une suite de trahisons qui, de Mitterrand à Jospin et à Hollande, ont désorienté la classe ouvrière et discrédité toute perspective de changement de société.

À l'opposé du FN, il faut avancer une politique de classe, celle de la défense des intérêts des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes. Il faut faire renaître une véritable opposition ouvrière, seule capable de contester la politique propatronale défendue par tous les partis, du PS au FN. Le problème n'est pas seulement de changer de gouvernement, de président de la République voire même d'institutions, mais de changer les bases de la société, de mettre fin à ce système d'exploitation, dont Le Pen n'est finalement qu'un sinistre produit.

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