Affaire Tapie (suite) : Le FMI absout Christine Lagarde10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Tapie (suite) : Le FMI absout Christine Lagarde

Mercredi 27 juillet, Christine Lagarde, l'ex-ministre des Finances de Sarkozy recasée au Fonds monétaire international (FMI), était mise en examen pour « négligence » dans sa gestion de l'affaire impliquant Bernard Tapie. Vendredi 29 juillet, le FMI, « convaincu de sa capacité à exercer ses fonctions avec efficacité », faisait savoir qu'il maintenait sa directrice générale à son poste.

Rappelons que cette « négligence » a permis à Bernard Tapie d'empocher la bagatelle de 403 millions d'euros, suite à l'arbitrage complaisant d'une poignée d'experts dans le conflit qui l'opposait à Adidas. Si cette qualification est retenue, la dirigeante du FMI risque un an de prison et 15 000 euros d'amende. Elle a annoncé qu'elle ferait appel.

Comme tout le monde, les juges soupçonnent que la décision prise en faveur de Tapie est le fruit d'un simulacre d'arbitrage organisé avec l'aval de Sarkozy. Mais la qualification retenue contre l'ex-ministre est légère si on la compare à celle qui frappe Bernard Tapie et Stéphane Richard, actuel PDG d'Orange et ex-adjoint de la ministre, mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ».

Reste à comprendre pourquoi le FMI a considéré la « négligence » de Christine Lagarde avec cette indulgence. C'est que la directrice du FMI a des antécédents. Avant de se lancer en politique en France en 2005, elle avait exercé pendant vingt-cinq ans ses talents d'avocate d'affaires au sein du cabinet Baker & McKenzie, un des premiers cabinets d'avocats du monde (4 600 collaborateurs dans 35 pays). Elle y a été, tour à tour, associée gérante, membre du comité exécutif mondial et présidente. Elle a aussi participé au Center for Strategic and International Studies (CSIS), un des organismes chargés de faire valoir les intérêts de l'impérialisme américain dans le monde, où elle supervisait la libéralisation des échanges en Pologne. En somme elle est du sérail.

Alors, eu égard aux services rendus passés et présents, le conseil d'administration a laissé la direction du FMI à cette personne « négligente ». Au fond, dans ce métier, être impliquée dans l'affaire Tapie est plutôt une marque de compétence.

Partager