Toyota -- Onnaing (Nord) : Après la campagne pour le respect des libertés ouvrières et syndicales, un recul partiel de la direction10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota -- Onnaing (Nord) : Après la campagne pour le respect des libertés ouvrières et syndicales, un recul partiel de la direction

À l'usine Toyota d'Onnaing, où sont assemblées les Yaris, depuis le début de l'année, avec la sortie du nouveau modèle et la mise en place d'une équipe de nuit, la direction a augmenté la charge de travail et les cadences.

Elle a aggravé l'exploitation, multiplié les pressions et les sanctions contre de nombreux ouvriers, contre des cadres, et aussi contre les militants syndicaux. En juin, ces attaques sont montées d'un cran, plusieurs procédures de licenciement visant notamment des militants connus de la CGT, dont deux responsables du syndicat dans l'entreprise.

Dans l'usine, le coup monté contre une des responsables du syndicat et l'acharnement de la direction à sanctionner ces militants étaient largement désapprouvés par les travailleurs, par des agents de maîtrise et même des cadres.

Par ailleurs, la CGT de Toyota, relayée par la CGT de la métallurgie et par l'Union Départementale CGT, avait alors lancé une campagne pour le respect des libertés ouvrières et syndicales. De nombreuses personnes, choquées par ces attaques, ainsi que des personnalités politiques ou syndicales, ont alors apporté leur soutien. Plus d'une centaine de militants CGT de la région sont aussi venus aux portes de l'usine apporter leur soutien aux militants.

En juillet, avant les congés, deux débrayages ont eu lieu pour réclamer des embauches, face à la multiplication des heures supplémentaires imposées, y compris le week-end, suite aux pannes provoquées par la désorganisation et le manque criant de bras.

Le changement d'ambiance dans l'usine et la campagne de soutien avaient déjà fait reculer partiellement la direction de Toyota. Elle renonçait à licencier la déléguée visée par une machination, mais elle lui infligeait quand même cinq jours de mise à pied avec retrait de salaire, et notifiait un avertissement au secrétaire de la CGT.

Une entrevue a eu également lieu entre la direction et les responsables locaux et nationaux de la CGT métallurgie. Fin août, au retour des congés, l'inspection du travail est venue enquêter pendant plusieurs jours à l'usine.

Finalement, la direction a décidé de mettre un terme, du moins provisoire, à son offensive. C'est ainsi que, fin août, les discussions entre la direction de Toyota-Onnaing et la CGT de l'usine, engagées en juillet, ont abouti à un protocole d'accord a minima. La direction ne retirait aucune de ses sanctions, mais s'engageait à ce que « les éventuels conflits qui pourraient opposer les parties soient en tout état de cause abordés en préalable dans le cadre de discussions franches et directes » avant toute procédure officielle, et affirmait la « garantie de son avenir professionnel au sein de l'usine » de la déléguée CGT. Quant à la CGT, elle prenait l'engagement d' « alerter la direction face aux éventuels problèmes rencontrés dans l'exercice du droit syndical et du libre exercice des mandats de ses élus ».

Même si cet accord représente un recul partiel, mais bien réel, de la part de la direction de Toyota, il ne solde pas les contentieux en cours. Et il est bien évident que pour imposer réellement des conditions de travail humaines et des salaires qui permettent de vivre correctement, ainsi que le respect pour tous les travailleurs -- militants syndicaux ou pas --, ceux-ci devront se mobiliser massivement.

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