« Seuils sociaux » : Le patronat à l'offensive10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Seuils sociaux » : Le patronat à l'offensive

Mardi 9 septembre les organisations patronales et les confédérations syndicales se retrouvaient pour discuter de « l'agenda social », c'est-à-dire de l'ordre dans lequel les patrons vont présenter leurs revendications aux dirigeants syndicaux.

La principale, concernant les « seuils sociaux », devait en principe passer en premier. Le gouvernement ayant accepté par avance les demandes patronales, les confédérations n'ayant aucune volonté d'opposer la force des travailleurs à la rapacité patronale, la « négociation » est encore plus vide de sens que d'habitude.

La loi impose aux entreprises des obligations sociales croissantes selon leur taille. Ainsi à partir de dix salariés un patron doit cotiser tous les mois, et non tous les trimestres, à la Sécurité sociale, verser une aide au transport dans les zones où cela existe, cotiser pour la formation professionnelle. D'autres obligations ou cotisations commencent à 20, 25 ou 50 salariés, en particulier, mais pas seulement, l'obligation d'avoir des délégués du personnel et un Comité d'entreprise.

Abolir ces seuils, ou du moins les repousser ou les suspendre, car les patrons n'en sont pas encore à réclamer la fin de l'obligation d'élire des délégués du personnel, ne créera évidemment aucun emploi mais viderait un peu plus les caisses sociales. Cela mettrait bien sûr une dose de beurre dans les épinards de certains patrons de PME, mais ne changerait rien pour ceux, autrement copieux, des grandes entreprises.

Ce serait surtout une victoire politique de plus pour le patronat. Ce serait retirer aux travailleurs des moyens de se défendre. Et réduire les obligations sociales du patronat, réduire ses cotisations sociales, c'est réduire encore la part perçue par les travailleurs dans la richesse produite, c'est renforcer l'idée stupide qu'il faut « diminuer le coût du travail », c'est prendre position pour le renforcement de l'exploitation des travailleurs.

La guerre des patrons et du gouvernement contre les travailleurs est inscrite à toutes les pages de l'agenda social et se mène sur tous les fronts.

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