Le lycée Victor-Duruy se situe dans le quartier le plus riche de Paris, non loin des Invalides, et accueille une population de collégiens et de lycéens en majorité privilégiés, voire très privilégiés. Il n'empêche que, depuis des années, plan d'économies oblige, les effectifs dans les classes de collège s'élèvent à 30 voire 32 et dans les classes de lycée à 35 voire 37.

Pour cette rentrée, le ministère avait décidé de charger un peu plus la barque avec deux classes de Première à 39 élèves et une autre à 40. Et là, les enseignants ont décidé qu'il fallait dire stop aux effectifs pléthoriques, aux cours qui commencent par un déménagement -- il faut apporter les chaises et les tables manquantes --, pendant lesquels certains élèves ne peuvent même pas voir ce qui est écrit au tableau, sans compter les problèmes de sécurité que cela pose.

Jeudi 4 septembre, jour de la rentrée, ils ont donc décidé de ne pas prendre les classes et d'aller au rectorat de Paris demander des moyens supplémentaires. Des représentants des associations de parents d'élèves étaient aussi présents à la réunion pour apporter leur soutien.

Arrivés à une cinquantaine devant le rectorat de Paris, les enseignants de Victor-Duruy ont croisé une trentaine de leurs collègues du lycée Turgot aux prises avec de semblables difficultés. Une délégation a été reçue. L'entretien a été assez tendu, mais face à leur détermination à ne pas reprendre les cours sans moyens supplémentaires, en fin de journée, le rectorat a fini par accorder 17 heures supplémentaires.

Ces heures ne régleront pas tous les problèmes, loin de là, mais c'est une concession, et chacun est content d'avoir ainsi démarré l'année. Comme les enseignants l'ont écrit dans leur compte-rendu : « Certains aiment l'entreprise, nous, nous aimons l'éducation » !