La secrétaire d'État à l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a annoncé le 8 septembre que l'État se portera garant pour les étudiants à la recherche d'un logement en créant une caution locative étudiante (CLÉ). Elle concernera tous les étudiants de moins de 28 ans, boursiers ou pas -- 1,2 million d'étudiants -- qui, ne trouvant pas de place en résidence universitaire, sont contraints de se tourner vers le privé. Parmi ceux-ci, près de 15 % (environ 180 000) ont les plus grandes difficultés à se loger, faute de pouvoir présenter une caution de leur famille, d'amis ou d'une banque. Ils pourront présenter la garantie de la CLÉ et n'auront pas à payer la caution d'un mois ou plus de loyer réclamée par les propriétaires.

Cette mesure aidera des étudiants à trouver à se loger mais elle permettra aussi aux propriétaires, assurés d'être payés, de continuer à proposer des appartements de type chambre ou studio à des tarifs élevés, puisque la caution jouera pour des loyers allant de 500 euros en province à 700 euros à Paris. On continuera à voir des étudiants payer le prix fort pour des 10 mètres carrés, voire moins, sous les toits, et sans ascenseur. Il est sûr aussi que cette mesurette ne réglera pas le problème du manque criant de places dans les résidences universitaires, pour lesquelles le gouvernement envisage de ne construire que 40 000 logements dans les trois ans.

Pour les syndicats étudiants la véritable solution reste l'encadrement des loyers, afin que des appartements à des prix corrects soient proposés, et la construction de bien plus de résidences universitaires. Mais ce n'est pas au moment où le gouvernement Valls réduit à presque rien les vagues projets d'encadrement des loyers de la loi Duflot, pliant ainsi devant les protestations des propriétaires, qu'il va prendre des mesures pour les étudiants au-delà de solutions de replâtrage.