Du CICE au Pacte de responsabilité : Sapin veut nous faire croire au Père Noël10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Du CICE au Pacte de responsabilité : Sapin veut nous faire croire au Père Noël

Michel Sapin, ministre des Finances, après avoir donné des « preuves d'amour » aux patrons du Medef à leur université d'été, a entamé un tour de France pour vanter le CICE, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi.

Il a commencé par venir à Feyzin, vendredi 5 septembre, ville dont le maire, Yves Blein, est aussi le député PS de la 14e circonscription du Rhône et rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le CICE. Dans une interview au Progrès, quelques jours auparavant, celui-ci vantait les mérites du CICE, disant qu'il allait « aider les entreprises à retrouver leur compétitivité, pour investir et créer de l'emploi ».

Il ne peut pourtant pas ignorer que, dans sa circonscription, Renault Trucks, dont l'une des usines est située à Vénissieux-Saint-Priest, supprime 1 300 emplois en France tout en touchant 8,2 millions d'euros de CICE.

Quant au groupe Total, qui exploite une raffinerie à Feyzin même, et qui est toujours le champion des bénéfices du CAC 40, il a prévu de diminuer ses capacités de raffinage en France. Cela entraînera inévitablement des pertes d'emplois, alors qu'il a touché 20 millions d'euros en 2013 au titre du CICE, et touchera encore plus en 2014.

Mais Yves Blein affirme que les 20 milliards versés par l'État au titre du CICE serviront à investir et créer des emplois et non à augmenter les bénéfices des entreprises du CAC 40 ni à remplir les poches des actionnaires ! Et si le gouvernement prévoit que deux entreprises sur trois devraient en bénéficier, ce sont pourtant les plus importantes qui devraient toucher le plus puisque son montant est lié à la masse salariale.

Aussi Michel Sapin s'est bien gardé de rendre visite à ces deux grands groupes mauvais élèves. Il est allé visiter, à Feyzin, la société Broc Service Frais, une PME de 165 personnes, qui a touché 160 000 euros de CICE en 2013 et en attend 200 000 pour 2014. L'entreprise aurait, suite à la perte d'un gros client, licencié neuf personnes. Mais grâce au CICE, elle aurait investi et réembauché dix personnes. Cela fait quand même un peu cher, pour l'État, l'emploi créé !

Sapin et Blein devront trouver des exemples plus probants pour faire croire à leur conte de fée !

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