Les caisses publiques grandes ouvertes pour le patronat10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les caisses publiques grandes ouvertes pour le patronat

Le ministre du Travail, François Rebsamen, a commencé le 10 septembre à consulter les organisations syndicales et patronales des 50 principales branches professionnelles. Il s'agissait de faire le point sur l'application du Pacte de responsabilité et de ses 40 milliards d'exonérations de cotisations sociales patronales d'ici à 2017, ainsi que sur l'effet du Crédit impôt compétitivité emploi, le CICE. Cette année, celui-ci a donné huit milliards au patronat, sous forme d'exonérations d'impôts ou de versements de chèques par le fisc.

Le bilan est vite fait : le patronat est le grand gagnant, sans avoir offert aucune contrepartie.

Le Syndicat national des banques (SNB-CGC) a mené, dans une vingtaine de banques, une enquête sur l'utilisation de 140 millions de crédits d'impôts compétitivité qu'elles ont touchés. Cet argent a été utilisé pour une dizaine de motifs, de la création de sites Internet à la rénovation d'agences... mais en rien pour les embauches.

Les entreprises qui bénéficient le plus du CICE sont celles qui emploient des salariés à basse rémunération puisque ce cadeau est calculé sur la masse salariale des salaires inférieurs à 2,5 fois le smic. Ainsi La Poste a pu encaisser 297 millions alors qu'elle supprime des milliers d'emplois !

Les entreprises du BTP et de la grande distribution vont ainsi être bien arrosées : Eiffage touchera entre 70 et 90 millions, Vinci entre 110 et 190 millions. Carrefour et Casino, dont 90 % des 200 000 salariés sont payés en dessous de 2,5 smic, vont aussi encaisser des centaines de millions, une récompense pour leur politique de bas salaires et de travail à temps partiel !

Selon le magazine de la grande distribution Linéaires, le président du distributeur Système U, groupe qui vient de toucher 40 millions, a tenu les propos suivants : « Nous n'avons rien demandé et l'État n'exige pas de réciprocité sur l'emploi. Imaginer que le CICE finance directement des créations de postes, c'est du rêve. »

Que le gouvernement se le tienne pour dit !

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