Taux de la BCE : Noël avant l'heure pour les capitalistes10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taux de la BCE : Noël avant l'heure pour les capitalistes

En juin dernier, la Banque centrale européenne avait ramené les taux directeurs auxquels elle prête de l'argent aux banques au seuil le plus bas jamais affiché depuis la création de l'euro. Quatre mois plus tard, Mario Draghi, le président de la BCE, a annoncé une nouvelle baisse de ces taux, qui passent de 0,15 à 0,05 %... Dans le même train de mesures figurent un programme de rachat d'actifs aux banques et une nouvelle enveloppe de 400 milliards mise à leur disposition des banques.

Tout cela est censé relancer la croissance en panne de l'économie de la zone euro, la BCE expliquant que les prêts sont accordés à condition que les banques s'en servent pour financer les entreprises... On peut parier que les banques seront d'autant plus disposées à promettre tout ce que l'on voudra que la BCE ne prévoit aucune mesure pour les y contraindre. Et les marchés financiers ont tellement bien compris qu'il s'agissait d'un nouveau cadeau sans contrepartie que l'annonce a fait bondir le cours des actions sur toutes les places boursières européennes.

Les banques profitent depuis plusieurs années maintenant de masses d'argent obligeamment mises à leur disposition par les États au travers des banques centrales à taux d'intérêt cadeau, sans pour autant financer la production ou la consommation. Ces milliards continuent à alimenter la spéculation et même le très capitaliste journal Les Échos le souligne : « On peut nuancer les louanges adressées aux décisions de la BCE en se demandant si ces mesures ne risquent pas d'entraîner des bulles ou de gonfler celles existantes ».

Quant aux particuliers qui iront voir leur banquier pour emprunter de quoi remplacer leur voiture, ils ne connaîtront pas la même baisse phénoménale des taux d'intérêts. Mais ils pourront continuer à se serrer la ceinture pour payer l'augmentation de leurs impôts, qui sert entre autres à alimenter la perfusion d'argent destinée aux banques.

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