États-Unis, fast-foods : En grève pour les salaires10/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2406.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis, fast-foods : En grève pour les salaires

Jeudi 4 septembre des employés de fast-foods ont fait grève par milliers aux États-Unis pour obtenir un salaire horaire minimum de 15 dollars.

Les travailleurs de la restauration rapide en ont assez de leurs salaires insuffisants, qui pour certains n'excèdent pas 7,25 dollars (5,60 euros) de l'heure. Ceux qui sont employés dans ces restaurants ne sont pas que des étudiants travaillant quelques heures pour se payer leurs études, ce sont de plus en plus des travailleurs qui ont charge de famille et ne peuvent pas s'en sortir avec ces salaires de misère.

Leur mouvement s'inscrit dans la « bataille pour les 15 dollars », une campagne syndicale militante qui s'est déjà traduite depuis deux ans par des journées de grève mobilisant de plus en plus de travailleurs. En juillet dernier, une convention rassemblant 1 300 employés de fast-foods avait pris la décision de lancer la grève du 4 septembre.

Celle-ci a touché plus d'une centaine de villes au travers du pays. Des militants syndicaux ont, à cette occasion, essayé de rallier à la grève les travailleurs employés comme aides à domicile pour personnes âgées, qui ont eux aussi de très bas salaires.

Le salaire minimum aux États-Unis est si faible qu'il permet au patronat de sous-payer ces travailleurs pauvres en toute légalité. Pour l'instant, les grandes enseignes de la restauration rapide font la sourde oreille, renvoyant la balle aux gérants des restaurants franchisés qui sont les employeurs légaux des salariés en grève. Mais ce sont ces multinationales qui engrangent les milliards issus du travail des cuisiniers et serveurs.

Sous la pression de ces grèves, une ville comme Seattle a décrété sur son territoire un minimum salarial de 15 dollars, devant rentrer en fonction progressivement. San Francisco fera peut-être de même bientôt. De son côté, Obama fait des discours en faveur d'un salaire minimum à 10,10 dollars (7,80 euros) de l'heure, ce qui serait encore nettement insuffisant pour permettre de vivre correctement. Il a même proclamé que s'il était un employé de la restauration, il se syndiquerait pour obtenir un salaire décent. Mais le président se contente de discours, et n'a rien fait pour empêcher la police d'arrêter plusieurs centaines de manifestants le 4 septembre.

Heureusement les travailleurs des fast-foods agissent et se mobilisent. Ils surmontent les pressions de leurs employeurs, qui pour l'instant ne veulent pas entendre parler d'augmentation de salaire, ni même de syndicat.

Le mouvement pour les « 15 dollars et un syndicat » gagne en popularité auprès de nombreuses autres catégories de salariés n'arrivant pas non plus à joindre les deux bouts. Le problème des bas salaires est le problème de tous.

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