Préjugés sexistes : Levée de boucliers contre l'égalité05/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2375.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Préjugés sexistes : Levée de boucliers contre l'égalité

Les militants liés à la droite la plus extrême, qui manifestent depuis des mois contre le mariage homosexuel, ont trouvé un nouveau cheval de bataille en faisant circuler des rumeurs extravagantes et surtout réactionnaires sur un programme scolaire visant à promouvoir l'égalité entre les filles et les garçons.

Ce programme appelé ABCD de l'égalité veut faire réfléchir les enfants sur les stéréotypes que la société véhicule. Cela consiste d'abord en l'étude d'oeuvres d'art montrant l'évolution des modes, avec un portrait du futur Louis XIV habillé en robe ; des tableaux représentant des petites filles modèles dans un intérieur bourgeois conformiste et enfin des photos de femmes portant des corsets. D'autre part il est prévu des activités sportives mixtes. La mise en place d'une chorégraphie composée par des enfants sur l'histoire du petit Chaperon rouge permettrait de faire participer aussi bien des garçons que des filles. Des jeux sportifs collectifs seraient organisés, dont les filles ne seraient plus exclues. Il n'y a là qu'une tentative de faire évoluer la place des filles dans l'école et par-là même leur orientation scolaire, qui reste profondément marquée par les préjugés ambiants.

En s'attaquant à ce programme, l'extrême droite mène une opération politique, en tentant de s'appuyer sur les préjugés existants, plus ou moins ancrés dans la société et dans les esprits. Il en est ainsi de l'idée selon laquelle les différences physiques entre les femmes et les hommes se traduiraient aussi par des différences intellectuelles. Elle veut s'appuyer sur l'idée que les femmes seraient plus sensibles « naturellement », plus littéraires, plus aptes aux métiers de soin, d'éducation, de cuisine, etc., alors que les hommes seraient « naturellement » plus bagarreurs, plus directifs, etc.

Mais beaucoup de ces militants sont eux-mêmes convaincus de leurs propres inepties. Ainsi la présidente du mouvement la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, interrogée sur une radio, a fini par affirmer que « les femmes et les hommes n'ont pas les mêmes circuits neuronaux et donc pas les mêmes centres d'intérêt ».

Ces gens-là veulent une société où chacun accepte la place qui lui est dévolue : aux femmes le foyer, aux ouvriers les usines pour se faire exploiter, aux travailleurs étrangers les vexations et les chantages. Cela représente un danger pour tous, hommes et femmes à égalité.

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